Une journée au LaM de Villeneuve d’Ascq

Depuis 1983, le LaM s’impose comme l’un des plus importants musées d’Europe du Nord. Deux collectionneurs sont à l’origine du musée : Roger Dutilleul et son neveu Jean Masurel. Leurs collections sont parmi les plus grandes collections d’art moderne du 20ème siècle. Sur plus de 11 000m2 de surface totale, le LaM est le seul musée à présenter simultanément et dans un même lieu 3 champs de l’art du 20ème et du 21ème siècle, l’art moderne, l’art brut et l’art contemporain. C’est parti pour une visite de 4 expositions passionnantes à seulement 1h30 de train de Paris !

Guillermo Kuitca, Dénouement, jusqu’au 26 septembre

Né en 1961 à Buenos Aires, où il vit et travaille toujours, Guillermo Kuitca s’intéresse très jeune aux arts de la scène après sa découverte de la chorégraphe allemande Pina Bausch, dont il suit la troupe à Wuppertal, au début des années 1980. Plans de villes, cartes géographiques, schémas ou croquis d’architecture constituent ensuite ses terrains d’investigation privilégiés dont il déjoue, par le dessin et la peinture, la prétention à l’objectivité et le caractère rationnel.

Au début des années 1990, les recherches de Guillermo Kuitca évoluent vers l’installation tout en restant attachées à l’expression picturale.

Guillermo Kuitca © La Tête en l’Air

Mettant en lumière le lien entre l’œuvre de Kuitca et les distorsions spatiales de Pablo Picasso, l’exposition établit un dialogue entre des œuvres qualifiées de « cubistoides » apparues au milieu des années 2000 et Nature morte espagnole, Sol y sombra, peinte en 1912 par le maître espagnol. Plus largement, l’exposition revient sur les nombreux liens qui unissent les recherches de Kuitca et celles d’autres artistes tels que Pina Bausch ou Lucio Fontana.

Commissariat
Sébastien Delot, directeur-conservateur du LaM
Assisté de Grégoire Prangé, coordinateur de la conservation du LaM

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Guillermo Kuitca © La Tête en l’Air

Giorgio Griffa, Merveilles de l’Inconnu, jusqu’au 28 novembre

Le LaM propose de (re)découvrir l’œuvre de Giorgio Griffa, peintre du mystère considéré comme l’un des artistes les plus radicaux de la néo-avant-garde italienne.

Proche à ses débuts de l’Arte Povera, de BMPT et de Supports/Surfaces avec lesquels il partage une certaine radicalité dans le dépouillement des formes et l’idée de série, Giorgio Griffa se montre aussi très attentif à la matérialité de ses œuvres. Laissant aller sa main sur de grandes toiles libres, posées à même le sol, procédant par gestes simples, Griffa invente, répète et réitère, avec de subtiles variations, un langage artistique qui, au-delà de siècles de culture, renvoie aux prémices de la création.

Giorgio Griffa © La Tête en l’Air

Avec près de 100 œuvres, toiles et dessins confondus, dont la plupart jamais ou peu exposées, l’exposition propose de faire (re)découvrir une figure majeure de la scène artistique italienne, encore peu montrée en France.

Commissariat
Sébastien Delot, directeur-conservateur du LaM
Marie-Amélie Senot, attachée de conservation pour l’art moderne et l’art contemporain du LaM
Assisté·e·s de Grégoire Prangé, coordinateur de la conservation du LaM

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Giorgio Griffa © La Tête en l’Air

Laure Prouvost, Deep Blue See Surrounding You, Vois ce bleu profond te fondre, jusqu’au 3 octobre

À l’invitation du LaM, Laure Prouvost pose son regard sur un musée qui a marqué son enfance et son adolescence. Française par ses origines nordistes, britannique par sa formation artistique à Londres, belge par son atelier à Anvers, Laure Prouvost est une artiste internationale qui a toujours développé un goût prononcé pour la poésie des langues, les mélanges et les métissages.

Deep See Blue Surrounding You / Vois ce bleu profond te fondre, titre de son installation pour le Pavillon français à la dernière Biennale de Venise, s’articule autour d’une vidéo qui invite à un road trip initiatique entre Nanterre, Grigny, Roubaix, les terrils du bassin minier du Pas-de-Calais, le Palais Idéal du Facteur Cheval à Hauterives, Marseille et Venise.

Laure Prouvost © La Tête en l’Air

Investissant les espaces tentaculaires du LaM comme une extension sensorielle de son propre univers, Laure Prouvost a souhaité s’emparer de la collection d’art brut pour créer des interactions inédites. Ses créations personnelles entrent en dialogue avec une sélection d’œuvres de la donation L’Aracine autour de thèmes qui lui sont chers : la porosité entre la fiction et l’autofiction, la capacité à créer des récits, l’érotisme, le mélange des genres et des règnes, le goût du bricolage et du « fait main ». 

Commissariat :
Marie-Amélie Senot, attachée de conservation pour l’art moderne et l’art contemporain au LaM

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Laure Prouvost © La Tête en l’Air

Les Secrets de Modigliani, jusqu’au 22 février 2022

Organisé en trois parties, cet accrochage – dans lequel les 6 peintures et la sculpture de Modigliani conservées au LaM sont exposées – offre une approche intime du travail de l’artiste en mettant le public au plus près de ses œuvres.

Accentuant la dimension matérielle (support, châssis, couleurs…) et revenant sur le processus créatif de l’artiste, une première salle présente l’un des plus anciens tableaux connus de Modigliani, Buste de femme (1908), décadré et présenté de manière à rendre visible l’envers de la toile, où figure… le nom du modèle.

© La Tête en l’Air

Un second espace revient sur les études menées sur d’autres toiles de l’artiste dont certaines révèlent de mystérieuses compositions sous-jacentes. Une application spécialement conçue pour l’occasion, ainsi que différents supports de médiation invitent à plonger au plus proche des secrets de fabrication de l’artiste en révélant ce que l’œil ne peut voir.

La dernière salle, quant à elle, présente Modigliani et ses secrets, un documentaire de Jacques Lœuille, diffusé sur Arte le 20 décembre 2020, et produit par Les Docs du Nord, en partenariat avec le LaM, Pictanovo et Arte France.


Commissariat
Marie-Amélie Senot, attachée de conservation pour l’art moderne et l’art contemporain au LaM
Anaïs Genty-Vincent, docteure en chimie des matériaux, commissaire scientifique

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© La Tête en l’Air

Vous en voulez encore ?

Envie d’une pause entre deux expositions ou envie de déjeuner ? Le Café du LaM propose de délicieux plats faits maison : lasagnes, wok de poulet, saumon en papillote, assiette végétarienne, carbonnades flamandes… En dessert ou pour le goûter, des pâtisseries (maison elles aussi !) vous sont proposées : cheesecake, fondant au chocolat noir, tarte au citron, crumble…

Ces 4 expositions ne vous ont pas suffi ? Le parc du LaM est vaste et propice à une balade en fin de journée. Quelques sculptures parsèment le parcours. Une belle manière de terminer cette journée de découvertes.

« Le Chant des Voyelles » de Jacques Lipchitz © La Tête en l’Air

Infos Pratiques :

LaM – Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut
1, allée du Musée, 59650 Villeneuve d’Ascq

Y aller
Depuis Paris, trains réguliers (Entre 1h et 1h30).
Depuis les gares de Lille Europe et Lille Flandres : 20 minutes de voiture / 45 minutes de transports en commun (utilisez l’appli Ilevia).

Tarifs
Collections permanentes : Plein tarif : 7 € / Tarif réduit : 5 €
Collections temporaires et permanentes : Plein tarif : 10 € / Tarif réduit : 7 €

Merci infiniment aux équipes du LaM pour ces visites passionnantes et pour leur accueil. Visite organisée par Claudine Colin Communication.

Photo de couverture : « Between Fiction and Fact » de Richard Deacon © La Tête en l’Air


« Les Boxeurs » de Barry Flanagan © La Tête en l’Air

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