Qu’est-ce qu’un « regard » et quelle était sa fonction ? Avez-vous déjà remarqué ces petits édifices dans les 20ème et 19ème arrondissements ? La colline de Belleville est constituée de multiples sources d’eau claire et potable, nécessaires à la survie des Parisiens. L’installation de réseaux d’acheminement au Moyen-Âge verra la création de ces regards, dont plusieurs ont survécu jusqu’à aujourd’hui. C’est parti pour une balade sur les hauteurs de Belleville !
L’acheminement de l’eau potable au Moyen-Âge
L’acheminement de l’eau potable vers les habitations parisiennes a de tout temps été une question prioritaire. Si les romains avaient trouvé la solution en région parisienne ou plus tard, les Rois de France du XVIème siècle, dans le sud de Paris, l’approvisionnement des différentes abbayes, et des populations de l’Est parisien, jusqu’au centre de Paris, est possible grâce aux nombreuses sources environnantes. Les sources d’eau potable sont nombreuses sur le plateau de Belleville. Encore aujourd’hui, de nombreuses rues du quartier portent un nom en rapport avec l’usage ancestral de l’eau.
Le rôle primordial des regards
Pour conserver la pureté de l’eau de source jusqu’à sa destination finale, on construit dès le Moyen Âge des ouvrages en pierres sèches enterrés qui donnent sur des réservoirs. Ces derniers sont situés dans des bâtiments qui sont rapidement appelés « regards », car ils surveillent l’état des conduites qui acheminent l’eau.
Au Moyen-Age, le prévôt des marchands avait l’obligation d’inspecter les regards une fois par an. Il vérifiait la propreté, goûtait l’eau et s’assurait qu’aucun habitant voisin n’avait bricolé de dérivation personnelle clandestine.
Le nom des regards vient pour certains des congrégations religieuses qui les ont construits : Saint-Martin pour l’abbaye Saint-Martin-des-Champs, le regard de la Roquette alimentait les religieuses de la Roquette. Le regard des Messiers porte le nom des gardes qui surveillaient les récoltes avant les moissons.
Il ne subsiste que 18 regards aujourd’hui. Parmi eux, seulement une dizaine est encore visible, les autres ont été recouverts par les bâtiments. Parmi les plus faciles à voir, il y a le regard de la Lanterne (jardin du regard de la Lanterne), ou encore le regard Saint-Martin (56, rue des Savies).
L’exemple du regard de la Lanterne
Une vue un peu originale du regard de la Lanterne, place des Fêtes, ouvert lors des Journées du Patrimoine.
Le regard de la Lanterne est construit entre 1583 et 1613. L’édifice en rotonde, construit en pierres de taille, possède en son sommet un lanternon qui lui a donné son nom.
L’intérieur vaut le détour : un double escalier qui descend vers un bassin central sur lequel pénètre la lumière du jour.
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