A plein d’égards, visiter le Japon est un voyage qui marque les esprits. Il est clair que 15 jours ne sont pas suffisants pour découvrir toute la richesse de la culture nippone et les traces de son histoire. Pour un premier voyage, j’ai choisi de me concentrer sur l’île d’Honshū, l’île principale sur laquelle se trouvent les villes de Tokyo, Kyoto, Osaka, Nara ou encore Himeji. Je vous emmène sur les traces de mon périple, un des plus voyages que j’ai eu l’occasion de faire. On commence par la découverte des villes de Nikkō et Tokyo. Suivez le guide !
Pour (re)découvrir la deuxième partie de mon voyage japonais, de l’île de Naoshima à Kyoto, c’est par ici !
Pour (re)lire la dernière partie de mon voyage nippon, entre Osaka et Himeji, c’est par là !
Pour (re)voir mes conseils de voyage au Japon, c’est par ici !
Journée 1 : Paris > Narita > Nikkō
Après 17h de vol (escale à Abu Dhabi), nous atterrissons à l’aéroport de Narita. Une fois les vérifications et douanes passées, nous cherchons notre car en direction de notre première étape japonaise, la ville de Nikkō. Ce car, qui fait le trajet en 2h30, nous économise du temps et de l’argent (plutôt que faire le trajet vers Tokyo et prendre une correspondance).
Nous arrivons à la gare de Tōbu-Nikkō en fin d’après-midi. Nous longeons la rue principale en direction de notre hôtel pour les deux premières nuits. Histoire de nous mettre directement dans la culture japonaise, nous avons choisi de séjourner dans un ryokan avec onsen. Ces auberges traditionnelles font parties de notre imaginaire, bercé par les dessins animés de Miyazaki et les mangas. Nous opterons d’ailleurs pour des petits-déjeuners et diner traditionnels. Pas de douches dans les chambres. Pour se laver, il faut aller au onsen.
Il s’agit de bains chauds naturels et partagés. Une fois débarrassées de nos vêtements, nous nous asseyons sur de petits tabourets face à des lavabos. Une fois totalement nettoyées, nous plongeons dans le bain chaud. Après une journée passée dans l’avion, ça fait un bien fou ! Nous aurons l’occasion de réitérer l’expérience pendant notre séjour. Il est temps d’aller dormir ! Les choses sérieuses commencent à partir de demain !
Journée 2 : Nikkō
Notre ryokan est très proche des sites historiques, nous arrivons tôt à l’entrée. Le ciel est bas et pluvieux, ajoutant au paysage verdoyant, une atmosphère mystérieuse.
La ville de Nikkō fut l’un des plus grands centres du bouddhisme du pays à partir du VIIIème siècle. Après une période d’oubli, la construction du mausolée de Ieyasu Tokugawa, premier shōgun (général militaire) de l’histoire nippone, redonne ses lettres de noblesse à la cité. L’ensemble de temples et mausolées est désormais inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Cette première plongée dans la culture nippone est déroutante. Nous ne savons pas où poser nos yeux, tellement les temples sont riches de particularités architecturales et de couleurs. Nous nous perdons littéralement au milieu des temples, des pagodes et des torii.
Nous visiterons pêle-mêle :
- Le Tosho-gu : l’incontournable du site. Ce sanctuaire, composés d’une quarantaine de bâtiments, est considéré comme trésor national. Ses différentes portes et pagodes sont parmi les mieux conservées du pays. Le Yomei-mon est majestueux par ses couleurs d’or et le Honji-do possède d’étonnantes qualités acoustiques ;
- Okumiya : tombeau de Ieyasu Tokugawa ;
- Taiyuin-byo : sépulture de Iemitsu Tokygama, petit-fils de Ieyasu ;
- Sanbutsu-do : temple contenant 3 bouddhas de 8m de haut ;
- Futarasan-jinja : plus ancien sanctuaire de Nikkō (1619)
Après plusieurs heures sur le site (comptez 4-5h) et un peu étourdies, nous nous dirigeons vers la rue principale dans l’espoir de trouver un restaurant ouvert. Pendant qu’on nous sert un rāmen bien chaud, nous apprenons qu’un typhon a traversé la mer du Japon les jours précédents et que le temps pluvieux du jour est un « reste ». Ma partenaire de voyage souhaite à tout prix aller voir une cascade sur les hauteurs de la ville. Nous trouvons facilement un bus qui nous y emmène.
En sortant du bus, la pluie et le vent ont repris de plus belle. Difficile d’avancer normalement. Il n’y a que nous, touristes, pour oser nous balader par un temps pareil ! Nous empruntons le chemin vers le point de vue sur la cascade de Kegon. Malheureusement, la purée de pois qui s’abat sur nous précipite notre départ, et nous rentrons au chaud dans notre ryokan. Une nouvelle fois, le onsen sera plus qu’apprécié, de même que notre diner traditionnel en kimono.
Petite astuce à connaitre : les hôtels peuvent avoir des machines qui servent à sécher les chaussures. Avec un taux d’humidité habituel dépassant les 80%, c’est précieux. En cas de baskets mouillées, demandez toujours à l’accueil s’ils possèdent ces « sèches-chaussures ».
Journée 3 : Nikkō > Tokyo
Quittant presque notre ryokan à contre-cœur, nous prenons un train en direction de la mégalopole de Tokyo. Nous arrivons 3h après. Une fois nos bagages déposés à l’hôtel (je vous conseille vivement d’utiliser votre GPS quand vous cherchez une adresse précise, les indications de rue sont quasi inexistantes !), nous nous dirigeons vers le Palais Impérial.
A l’emplacement de l’ancien château d’Edo, résidence des shogūns Tokugawa, qui fut détruit par un incendie en 1873, il ne reste de ce château fort que les fortifications et les douves. La majorité de l’immense site est fermé au public, car habité par l’actuel empereur du Japon et sa famille, l’ensemble est donc un peu décevant. Il nous est difficile de nous imaginer à quoi pouvait bien ressembler le site… Les jardins sont en revanche très agréables pour un pique-nique improvisé mais néanmoins rapide à cause des moustiques.
La fin de journée approche et nous allons à présent au Kabuki-Za, plus célèbre théâtre de Kabuki. Ce style dramatique, en opposition au théâtre Nō, est ce qui se rapproche le plus de notre vaudeville français. Nous achetons nos places pour le prochain spectacle, ainsi qu’un livret nous permettant de comprendre un peu l’histoire. Bien sûr, nous ne comprenons pas les dialogues, mais c’est une excellente manière d’observer les codes du théâtre japonais, l’humour et le comique de répétition, les décors et la mise en scène de ce style traditionnel du théâtre nippon. C’est une expérience que je vous recommande vivement.
En sortant du théâtre (la pièce a duré environ 1h15), nous nous dirigeons vers le marché aux poissons de Tsukiji, à la recherche d’un chirashi. Au détour d’une petite ruelle, nous trouvons notre bonheur dans un petit restaurant.
Journée 4 : Tokyo
Pour cette 4ème journée, je pars découvrir le quartier d’Asakusa et le plus vieux temple de la capitale nippone, Senso-ji. Achevé en 628, ce temple bouddhiste est situé au bout d’une rue très commerçante. Difficile de rater l’entrée du site, la porte est surplombée d’une lanterne de 4m de haut. En plus de la pagode à 5 étages, réplique d’une pagode construite par Tokigawa Iemitsu au XVIIème siècle, le temple contient une statue en or de Kannon, divinité bouddhique de la Compassion.
Je me dirige à présent vers le Musée National de Tokyo. Cet ensemble de musée est une magnifique plongée dans l’histoire et la culture nippones. Les arts japonais, ainsi que les nombreuses armures et sabres de samouraïs et la collection de kimonos traditionnels est un ravissement pour les yeux. La visite est longue, mais plus que nécessaire pour s’imprégner des traditions et profiter des multiples découvertes qui suivent ce voyage.
Journée 5 : Tokyo
Pour commencer cette journée, nous voulons prendre un peu d’altitude et découvrir Tokyo vu d’en haut. De nombreuses animations touristiques proposent, moyennant ticket payant, une vue magnifique. Nous préférons nous diriger vers le Tokyo Metropolitan Government Building, qui propose le panorama gratuitement. La vue donne le tournis avec ces gratte-ciels à perte de vue !
Une fois redescendues, nous visitons Kabukichō, réputé pour être le quartier le plus chaud de Tokyo, l’équivalent de notre Pigalle parisien. En fin de matinée, le quartier est extrêmement calme et les ruelles vides. Nous remarquons les devantures et les cafés clos et imaginons comment le soir venu, le quartier doit s’animer.
Après une pause déjeuner où nous avons nous-même confectionné nos okonomiyaki, nous nous dirigeons vers un des poumons de Tokyo, qui possède en son centre le Meiji-jingū, principal sanctuaire shintoïste de la capitale. Pourtant construit au début du XXème siècle (et reconstruit après la Seconde Guerre Mondiale, à la suite de sa destruction), il possède une authenticité et un charme qui permettent de savourer un peu le calme au milieu de cette imposante mégalopole.
Nous découvrons alors les immenses fûts de saké, le long des allées et l’arbre à souhait au cœur du sanctuaire.
Nous retournons à l’agitation de la ville et prenons la route du plus célèbre passage clouté, Shibuya Crossing, considéré comme le plus grand passage piéton du monde. Nous prenons de la hauteur au Starbucks d’en face et observons avec amusement le ballet des piétons et des voitures, parfaitement organisé.
La fin de journée approche, nous rejoignons une connaissance de ma compagne de voyage dans un quartier plus éloigné (dont j’ai oublié le nom). Avant d’aller au restaurant, elle nous emmène nous joindre à une fête locale, en l’honneur de O Bon, festival japonais qui a lieu chaque année à la mi-août pour célébrer les fantômes (équivalent de notre Toussaint catholique). La cérémonie est très joyeuse, pleine de danses et de musiques, les tokyoïtes sont très souriants et ravis de nous voir prendre part à la fête. C’est passionnant à observer et très beau. J’aurai l’occasion de poursuivre ma découverte des traditions de O Bon au cours des jours suivants, à Kyoto.