L’hôtel des Invalides est un vaste complexe militaire parisien, qu’il est difficile de ne pas connaître, tant son dôme doré impose dans le paysage. Si on sait que cet édifice est construit par Louis XIV et qu’il renferme la dépouille de Napoléon Bonaparte, on ignore en revanche les nombreux secrets qu’il renferme. Je vous en dévoile 5 d’entre eux !
La première tombe de Napoléon
Quand on passe sous le corridor de Nîmes, à l’hôtel des Invalides, on peut apercevoir dans le jardin mitoyen de l’église Saint-Louis une tombe. Masquée par des buissons, à l’insu de la foule qui se presse pour voir l’impressionnant tombeau de Napoléon, la pierre tombale est pourtant la pierre originelle du petit caporal, celle qui a recouvert dans un premier temps la dépouille de l’empereur déchu à Sainte-Hélène.
Elle est rapatriée en 1840, en même temps que le corps. Napoléon prend place dans son tombeau au cœur des Invalides, et on positionne la pierre tombale originelle dans ce jardin, dans l’anonymat le plus total.
La statue de la colonne Vendôme
Une statue de Napoléon Ier trône fièrement dans la Cour d’Honneur des Invalides. La main sur le ventre, vêtue de sa redingote et de sa célèbre bicorne, la statue du petit caporal est commandée pour être installée au départ au sommet de la colonne Vendôme. Napoléon III la remplace plus tard en sculpture de Bonaparte en empereur romain, plus représentative selon lui du pouvoir impérial. La statue initiale est alors réinstallée sur le rond-point de Courbevoie, sur l’axe historique de l’ouest parisien.
La guerre Franco-Prussienne éclate en 1870. On récupère la statue pour la protéger avant que les Allemands n’encerclent Paris. Mais alors que la statue voyage sur la Seine, elle tombe à l’eau. Plusieurs versions sont avancées sur la raison de son immersion, de la théorie de l’accident à celle du vandalisme.
Elle est finalement repêchée 4 mois plus tard, en deux morceaux : le corps d’un côté, la tête de l’autre. Une fois restaurée, elle est finalement installée à son emplacement actuel en 1911.
Les origines de la cour d’Honneur
La cour d’Honneur des Invalides est entourée de corps de logis à double rang d’arcades. Le décor foisonnant des lucarnes rompt avec la sobriété architecturale des façades du bâtiment construit au XVIIème siècle. À l’époque de la construction des Invalides par Louis XIV pour les invalides de guerres, le bâtiment s’organise autour de la Cour d’honneur, consacré au culte quotidien.
Au rez-de-chaussée, se trouvaient les réfectoires, pouvant nourrir en un seul service les 1500 pensionnaires. Au 1er étage se trouvaient les dortoirs des « caducs », surnom donné à ces « soldats et officiers tant estropiés que vieux et caduques ».
Les cadrans solaires de la cour d’honneur
La cour d’Honneur des Invalides compte 7 cadrans solaires, répartis sur 3 des façades. Installés entre 1679 et 1770, ils sont assez complexes à déchiffrer. L’orthographe, qu’on peut considérer fantaisiste, est pourtant celle en vigueur au Siècle des Lumières (« Heurs Planetairs », « grandeurs des iours », « Heures babiloniques »…).
On peut apercevoir aussi des signes zodiaques peintes en rouge brique, à la manière des peintures rupestres de Lascaux. Un panneau dans la galerie Est de la cour explique le principe de chacun des cadrans.
La lucarne Louvois
Le marquis de Louvois, ministre de la Guerre de Louis XIV, était un homme vaniteux. Dès qu’il en avait l’occasion, il faisait sculpter ses armoiries à plusieurs endroits de l’hôtel des Invalides, que le roi s’empressait naturellement de faire disparaître. Cette rivalité continua jusque dans la tombe lorsque le roi découvre, 3 jours après la mort de Louvois, que ce dernier a été discrètement enterré aux Invalides avec la complicité d’un curé, conformément à son testament. Le monarque l’en déloge aussi sec !
Mais Louvois avait de la suite dans les idées. On découvrit sa dernière tentative sur le tard : il avait fait sculpter sur une lucarne de la cour d’Honneur (la troisième en partant de la gauche) un loup à moitié caché par des palmes, dont les yeux sont fixés sur le sol de la cour. Très clairement : « le loup voit » ! Lorsque Louis XIV l’aurait appris, il aurait déclaré en haussant les épaules : « le pauvre homme, je le reconnais bien là ! ».
Hôtel des Invalides
129, rue de Grenelle, 7ème arrondissement
Métro La Tour-Maubourg ou Varenne