Pour la première fois, jusqu’en 2022, le programme du Palais des Beaux-Arts est entièrement conçu, développé et mis en oeuvre par les 25 étudiants de la filière « Artistes & Métiers de l’exposition » et les 11 jeunes commissaires en résidence aux Beaux-Arts de Paris. Chacune à leur manière ces expositions traversent le temps en confrontant les oeuvres patrimoniales des collections de l’École à celles, contemporaines, des professeurs et des étudiants. De mars 2021 à janvier 2022, les chefs-d’oeuvre des collections des Beaux-Arts de Paris et les créations des jeunes artistes de l’École et de leurs professeurs sont réunis dans une succession d’expositions.
Crû / du 10 juin au 18 juillet 2021
En chasseurs-cueilleurs, les artistes réunis dans cette exposition s’inscrivent dans une culture de l’objet d’usage qui absorbe les produits de dernière nécessité, glanés sur internet et dans les supermarchés.
À partir de formes industrielles samplées ou simulées, ils mettent en perspective nos standards pour questionner l’autonomie et la charge affective des choses.
Sans les posséder, les artistes s’associent à des matières. Les formes signifiantes et les archétypes nous deviennent étrangers, comme autant d’Autres doués de sensibilité (in)organique.
Ces corps complices et poreux s’influencent et se contaminent comme dans un système digestif qui rend aux formes normalisées leur énergie première. Dans le proto-loft qui les rassemble ici, ces choses inertes, non-vivantes ou abjectes, se chargent d’affects et échappent à nos définitions. À rebours de la langue normative qui formate nos corps et des gadgets qui automatisent nos habitudes, la réalité matérielle désirante se manifeste à huis clos.
L’eau et les rêves / du 10 juin au 18 juillet 2021
L’eau et les rêves s’abreuve de l’oeuvre littéraire de Gaston Bachelard et de sa pensée sur la « morale de l’eau ». L’exposition nage, voire dérive, au milieu d’une sélection d’esquisses peintes par les étudiants des Beaux-Arts de Paris au XIXème siècle. Ces architectures thermales caractéristiques des programmes de l’École sous le second Empire reflètent la « fièvre thermale » qui se répand au même moment sur le territoire français avec l’apparition de villes d’eaux à proximité et au coeur des massifs montagneux.
Au centre de ces bâtiments imaginaires, les sculptures des étudiants du Laboratoire Matière/Espace sont comme des fragments d’architecture baignés dans des eaux aquarellées. Elles témoignent de l’existence possible d’un monde émergeant au croisement de deux siècles. Chacune à sa manière évoque en songe le souvenir d’un lieu, d’un moment ou d’une sensation : un passage en forêt, une baignade, des pierres chaudes, de l’eau et des rêves.
Orbital Orchestra / du 16 juin au 18 juillet 2021
Dans le cadre de la chaire « Supersonique : exposer, monter, habiter le son », les étudiants des Beaux-Arts de Paris ont pu collaborer avec des compositeurs de l’Ircam pour composer ensemble des oeuvres sonores et visuelles et ainsi imaginer une exposition collective, Orbital Orchestra. Cette collaboration prend la forme d’une partition numérique activée par un dispositif sonore central, imaginé collectivement et programmé par les réalisateurs en informatique musicale de l’Ircam.
Le Théâtre des Expositions / Acte 3
du 10 juin au 18 juillet 2021
Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris, 13 quai Malaquais, 6ème arrondissement
Métro Saint Germain des Prés
du mercredi au dimanche – 13h à 19h (nocturnes le mercredi jusqu’à 21h)
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