Quelle est l’histoire de la rue Montorgueil ?

La rue Montorgueil possède grand nombre de bistrots, restaurants et autres commerces de bouche qui font de cette rue piétonne une véritable institution pour les parisiens. D’où vient son nom ? Quels sont les établissements les plus renommés de la rue ? Avez-vous remarqué une plaque commémorative au sol qui marque le triste sort de deux parisiens ? C’est parti pour une visite historique dans la rue Montorgueil !

Les origines de la rue Montorgueil

Le nom de la rue provient d’une butte toute proche, appelée par les parisiens « Mont Orgueil ». Cette butte était le résultat d’une décharge publique où, entre le Xème et le XVème siècle, les parisiens jetaient leurs ordures et autres immondices, aux pieds des remparts de l’enceinte de Charles V (dont on peut voir des vestiges au sein du Carrousel du Louvre). Le quartier longeant la rue Montorgueil en direction de Bonne Nouvelle est encore marqué par ces siècles de détritus. La légère pente est donc totalement artificielle !

La rue Montorgueil, dans la continuité des Halles, reprend ce nom particulier et poursuit la tradition culinaire. Les commerces de bouches s’installent de manière pérenne et demeurent, encore aujourd’hui, une rue animée par ses restaurants.

© La Tête en l’Air

L’Escargot de Montorgueil

Cet établissement ouvre en 1832 et jouit immédiatement d’une certaine renommée grâce à sa recette des escargots de Bourgogne. A l’époque, on prêtait des vertus aphrodisiaques à ce mollusque… Plus tard, dans ce superbe décor Second Empire (inscrit aux Monuments Historiques), Sarah Bernhardt, Marcel Proust, Sacha Guitry, ou encore Salvator Dali deviennent de fidèles habitués du site.

38 rue de Montorgueil, 1er arrondissement

Métro Etienne Marcel

© La Tête en l’Air

La Pâtisserie Stohrer

Nicolas Stohrer est apprenti dans les cuisines du roi de Pologne, Stanislas 1er. Lorsque la princesse Marie Leszczyńska se marie au roi Louis XV en 1725, le pâtissier la suit à Versailles.
A la Cour, Stohrer connaît le succès grâce à son invention du baba au rhum, brioche traditionnelle polonaise imbibée de vin de Malaga et dont le nom serait inspiré du conte d’Ali Baba (une autre version indique qu’il viendrait du mot polonais baba, grand-mère dans le langage enfantin). Stohrer quitte Versailles en 1730 pour ouvrir sa boutique. S’il ne reste aucune trace de l’échoppe originelle, la plus vieille pâtisserie de Paris conserve aujourd’hui une place de choix dans le quartier.

51 rue Montorgueil, 2ème arrondissement

Métros Etienne Marcel, Sentier

© La Tête en l’Air

Le Rocher de Cancale

Avec son décor néo-Renaissance, le restaurant fut un des lieux emblématiques de la Comédie Humaine, célèbre roman d’Honoré de Balzac. Lui-même y était un habitué, ainsi que Alexandre Dumas (Père), Stendhal ou Théophile Gautier.
La brasserie était reconnue pour la dégustation de ses huîtres. On raconte même que les menus étaient pantagruéliques : une trentaine de desserts, d’entrées ou d’entremets !
Lieu à la mode au XIXème siècle, les dandies, aristocrates et lorettes ont laissé leur place aux parisiens du dimanche et aux touristes !

78 rue Montorgueil, 2ème arrondissement

Métros Etienne Marcel, Sentier

© La Tête en l’Air

La plaque commémorative de la rue Montorgueil

Le 4 janvier 1750, Jean Diot et Bruno Lenoir sont surpris par un agent « en posture indécente et d’une manière repréhensible ». Arrêtés puis jugés, ils sont condamnés à être brulés vifs (par clémence, ils seront « secrètement étranglés avant de sentir le feu »…). Il s’agit des dernières personnes à avoir été exécutées pour homosexualité en France. Cette plaque commémorative, posée en 2014, leur rend hommage.

67 rue Montorgueil, 2ème arrondissement

Métros Etienne Marcel, Sentier

© La Tête en l’Air

3 commentaires

  1. Vue le temps qu’on a passé à bosser à côté, on a jamais réussi à aller manger au Rocher ou à l’Escargot !! Vue qu’on avait qu’une heure, on hésitait en pensant qu’on aurait pas le temps d’en profiter. Mais du coup c’est sur notre liste !! Si jamais … quand on pourra !!!

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