Tout ce qu’il faut savoir sur l’histoire de la Sorbonne

La Sorbonne représente beaucoup dans l’imaginaire populaire français. Bastion des manifestations étudiantes de Mai 68, elle possède une aura sans pareil sur les universités françaises. Mais connaissez-vous les origines de la Sorbonne et pourquoi elle s’appelle ainsi ? Quel est le lien entre cette faculté et le Cardinal de Richelieu ? Quels sont les lieux qu’on peut y découvrir ? Je vous dis tout en 3 points.

Vous pouvez découvrir tous les espaces de la Sorbonne lors des Journées Européennes du Patrimoine.

Quelles sont les origines de La Sorbonne ?

Au XIIème siècle, le « quartier latin » doit son nom aux classes de droit, théologie, arts et médecine données en latin et enseignées en plein air à des jeunes des 4 nations (française, normande, picarde et anglaise). Dès son origine, l’Université de Paris possède un prestige dans toute l’Europe.

Fondé en 1253, le collège de Robert de Sorbon, confesseur et châtelain de Saint-Louis, est un des collèges hébergeant des étudiants pauvres. « La Sorbonne » est née !

© La Tête en l’Air

Les écoles autour de la montagne Sainte Geneviève, dont fait partie La Sorbonne, dispensent un enseignement qui prépare 3 grades : le baccalauréat en grammaire, dialectique et rhétorique, la licence en arithmétique, géométrie, musique et astronomie, et le doctorat en médecine, théologie et droit canonique.

Le succès des écoles parisiennes obligent le roi Philippe Auguste à structurer les établissements pour une meilleure qualité d’enseignement selon 2 principes :

  • Création des « universitas », regroupements d’enseignants et d’étudiants régis par des statuts fixant les règles de vie commune au sein de ce système.
  • Autonomisation des universitas, avec la nomination de recteurs, premiers responsables.
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Quel est le rapport entre la Sorbonne et le Cardinal de Richelieu ?

Au début du XVIIème siècle, la Sorbonne est un ensemble de bâtiments disparates, selon un modèle médiéval. C’est Armand-Jean du Plessis, futur cardinal de Richelieu, qui donne à la Sorbonne, l’impulsion à la rénovation des bâtiments, digne de la renommée de l’université.

En devenant son proviseur, le cardinal embellit, rénove, agrandie le site. L’ancien collège et l’église médiévale sont rasés pour construire une cour et une place. Une nouvelle bibliothèque est édifiée.
Le cardinal façonne une nouvelle Sorbonne, celle que l’on connaît aujourd’hui.

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Armand Jean du Plessis de Richelieu est inhumé en 1642 dans la Chapelle de la Sorbonne en hommage à l’intervention du cardinal à faire entrer l’université dans l’époque de la Renaissance.
Malheureusement, le 5 décembre 1793, des révolutionnaires détruisent son tombeau, exhument le corps, et récupèrent la tête comme trophée. Elle est alors coupée en deux (d’une oreille à l’autre).

Si une partie de la tête est retrouvée assez vite à Paris, l’autre partie, perdue, fera l’objet d’une enquête longue et minutieuse. On la retrouve en 1866 chez un abbé de Plourivo, petit village breton.
Le corps a été jeté à la voirie depuis longtemps, la tête entière est donc la seule à retrouver son tombeau initial. Pour éviter toute nouvelle tentative de vol, on scelle la tête dans un coffre, recouvert d’une chappe de ciment armé.

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Quels sont les lieux incontournables de la Sorbonne ?

Le péristyle de l’université de la Sorbonne en impose ! Avec ses colonnes cannelées et ses escaliers de part et d’autre, ce vaste espace quadrangulaire donne accès aux salons de réception et au Grand Amphithéâtre.
Les rampes en fer forgé sont ornées d’écussons aux armoiries des villes de France possédant une université en 1889. Au-dessus, la grande verrière possède un vitrail aux armoiries de la ville de Paris.

Les arts ne sont pas en reste dans ce vaste espace : une statue de la République coiffée de son bonnet phrygien ainsi qu’un vaste ensemble de peinture représentant l’histoire des Lettres et des Sciences. Avec sa superficie totale de 430m2, le péristyle de la Sorbonne impressionne le visiteur !

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Le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne est inauguré le 5 août 1889. On y remet les diplômes, mais aussi les doctorats ou les prix. Il est également utilisé pour des conférences et colloques.
6 niches accueillent des statues de Robert de Sorbon, Lavoisier, Descartes, Rollin, Pascal et Richelieu, grands personnages scientifiques et bienfaiteurs de l’université.

Dans la coupole, 5 médaillons représentent des allégories des Sciences, des Lettres, de la Théologie, de la Médecine et du Droit, correspondant aux 5 Facultés constituant l’université de Paris en 1889.
Le Grand Amphithéâtre, qui peut accueillir 900 personnes, est au centre de cette université parisienne.

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D’une capacité de 270 places, la bibliothèque de la Sorbonne vaut un petit coup d’œil.
Elle comprend environ 2,5 millions de volumes, 565 incunables (ouvrages imprimés avant 1500) et 3600 manuscrits, dont le plus ancien remonte au XIème siècle.


En levant les yeux de ses livres d’études, l’étudiant peut admirer des toiles de Marcel-André Baschet (le Cardinal de Richelieu examinant les plans de la Sorbonne), de Jean-Paul Laurens (François 1er visitant l’atelier de Robert Estienne) et de Guillaume Dubufe (Et Scientia Quoque Poesis Erit, la Science sera aussi de la Poésie).

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La salle des Actes est un lieu symbolique de la Sorbonne. Elle accueille les cérémonies de signature d’actes officiels. Elle est aussi la salle de réunion des recteurs de France : 24 chaises pour 24 académies métropolitaines existant en 1889.


On peut apercevoir sur des plaques de marbre le nom de tous les recteurs de Paris de la Révolution à nos jours, ainsi que leurs portraits. Deux grands tableaux sur les murs, avec l’université pour sujet, rappellent la solennité du lieu.

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