Tout ce qu’il faut savoir sur la Colonne Médicis

Dans le paysage chargé du quartier de Châtelet-Les Halles, collée à la Bourse de Commerce, on en oublierait presque l’existence de cette mystérieuse colonne. Elle trône pourtant de tout sa hauteur depuis presque 450 ans. Qui l’a construite et surtout pour quelle raison mystérieuse ? La colonne Médicis n’aura bientôt plus de secrets pour vous !

Un monument construit par Catherine de Médicis

Le site accueille depuis le XIIIème siècle une résidence des princes de France. Cet hôtel particulier connait d’illustres occupants, tels Blanche de Castille (mère de Saint Louis), Charles de Valois (frère du roi Philippe le Bel), ou encore Jean de Normandie, futur roi Jean Le Bon. Le riche hôtel de Nesles devient alors hôtel de la Reine.

A partir de 1572, Catherine de Médicis, reine veuve d’Henri II, s’y installe subitement, abandonnant son palais des Tuileries tout proche. On raconte que ce départ précipité serait le fruit d’une prédiction sur sa mort. Ce vaste hôtel nécessite quelques travaux d’embellissement, elle l’agrandit en achetant l’hôtel d’Albret voisin.

© La Tête en l’Air

Une colonne à style Renaissance

Sur les ordres de Catherine de Médicis, on fait ériger une colonne dorique creuse collée à son hôtel. Elle contient un escalier à vis de 147 marches qui mène à une plateforme surmontée d’une structure métallique. Une porte la fait alors communiquer avec les appartements royaux.

La Reine, en digne héritière de la riche famille des Médicis, la fait orner en s’inspirant largement de l’architecture de la Renaissance et notamment de la Colonne Trajan de Rome, montrant ainsi ses illustres origines.

Elle ajoute des ornements à la mode florentine, ainsi qu’un monogramme avec les lettres C et H enlacées, incluant une vocation commémorative au monument.

© La Tête en l’Air

Dans quel but a-t-elle été construite ?

Sur ce point, c’est un peu flou… On imagine aisément que la première indication pourrait être de manifester la toute-puissance de la reine. Une deuxième raison serait qu’elle aurait pu service de tour de guet.

Une troisième explication se situe plutôt dans une des obsessions de la Reine-mère, l’astrologie. Elle faisait régulièrement appel à des astrologues et les prédictions dictaient souvent la vie de la souveraine. Son conseiller et astrologue personnel, Côme Ruggieri, aurait pu utiliser la colonne comme tour d’observation du ciel.

Si l’hôtel est finalement détruit au XVIIIème siècle pour laisser la place à la halle aux blés (future Bourse de Commerce), la colonne est conservée grâce à son rachat par un écrivain, puis par la Ville de Paris. Elle continue aujourd’hui de dominer le centre de Paris, du haut de ses 31 mètres.

2 rue de Viarmes, 1er arrondissement
Métros Louvres – Rivoli ou Les Halles

© La Tête en l’Air

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