Sur les traces de Louis XIII à Paris

Outre la statue du roi Louis XIII sur la place des Vosges, construite par son père Henri IV, nombre de monuments sont construits sous son règne (l’église de la Sorbonne par Richelieu, le palais du Luxembourg par sa mère, Marie de Médicis). Si Louis XIII ordonne la création d’un siège parisien de l’archevêché, jusque-là à Sens, qui multiplie la construction de bâtiments religieux dans la capitale, ce monarque marque également Paris par l’édification de plusieurs monuments. Tour d’horizon des traces que ce souverain nous a laissé.

Le palais du Louvre

Sous Louis XIII, on poursuit le Grand Dessein, projet d’envergure pensé par Henri IV pour le palais du Louvre, alors résidence royale. En plus d’aménagements intérieurs et de travaux d’embellissements, Louis XIII ordonne la démolition de l’enceinte médiévale pour prolonger l’aile Lescot, construite sous Henri II, en symétrie parfaite et avec les mêmes détails de décor. Il fait également construire le Pavillon de l’Horloge pour joindre les deux ailes. On commence à voir les prémices de la Cour Carrée, entérinée par Louis XIV quelques décennies plus tard.

Musée du Louvre
Rue de Rivoli, 1er arrondissement
Métro Palais-Royal – Musée du Louvre ou Louvre-Rivoli

© Wikipédia – Aile Lescot à gauche, pavillon de l’Horloge au centre et aile Lemercier, construite sous Louis XIII à droite

La muraille des Fossés Jaunes

Les dénivelés du quartier du Sentier sont un témoignage des quatrième et cinquième murailles bâties au XIVème et XVIème siècles. En pleine guerre de Cent Ans, l’enceinte de Charles V est construite pour protéger Paris des anglais. Plus d’un siècle plus tard, le mur des Fossés Jaunes (en raison de la couleur de la terre) consolide les défenses parisiennes. Par souci d’économie (les murs de pierre coûtent trop cher), on utilise les levées de terres et les voiries, amas de détritus laissés par les habitants depuis des décennies. On aperçoit ce dénivelé au niveau de la Pointe Trigano. Cet immeuble atypique est par ailleurs traversé quelques mètres plus loin par la rue des Degrés, plus petite rue de Paris.

Pointe Trigano
98, rue de Cléry, 2ème arrondissement
Métro Strasbourg – Saint-Denis

© La Tête en l’Air

Le Val-de-Grâce

Le Val-de-Grâce est une ancienne abbaye fondée par la reine Anne d’Autriche, femme de Louis XIII. Abandonnée à la Révolution française, et partiellement désaffectée, elle devient un hôpital militaire à partir de 1796. En 1979, l’hôpital est transféré dans un nouvel établissement (celui-ci ferme ses portes en 2016). Les locaux abritent aujourd’hui le Musée du Service de Santé des Armées, la bibliothèque du Service de Santé des Armées ainsi qu’une école.

94, boulevard de Port-Royal, 5ème arrondissement
RER Port-Royal

© La Tête en l’Air

L’église Notre-Dame-des-Victoires

Louis XIII fonde Notre-Dame-des-Victoires en 1629. Si l’extérieur n’a rien d’extraordinaire, l’intérieur de la basilique vaut vraiment le coup d’œil. Le nom qu’elle porte lui vaut d’accueillir sur ses murs plus de 37 000 ex-voto. Ce sont des offrandes faites à un saint ou à une sainte (en l’occurrence à Marie dans cette église). Ils prennent généralement la forme de plaques de marbre sur les murs, mais aussi des cœurs, des vitraux, des médailles militaires, des décorations, des maquettes de bateaux… Ici, ces ex-voto (généralement offerts par les militaires après les guerres) recouvrent littéralement les bas-côtés et le transept, et sont en français, anglais, allemand, polonais, espagnol, portugais… A quelques mètres de la place des Victoires, cette curiosité vaut bien une visite.

Place des Petits-Frères, 2ème arrondissement
Métro Bourse

© Couscouschocolat / Wikipédia

Le jardin des Plantes

Si l’herboriste du roi Henri II donnait des cours d’herboristerie à l’emplacement du jardin, c’est Louis XIII qui, en rédigeant un édit en 1635, marque la création d’un jardin royal des plantes médicinales. Il ouvre en 1640 et propose un enseignement gratuit et en français (non en latin) de botanique, chimie et anatomie. Il est agrandi un siècle plus tard par l’intervention du comte de Buffon, intendant du Jardin. Un décret de la Convention, en 1793, donne naissance au Muséum d’Histoire Naturelle et de la Ménagerie. Les galeries sont elles construites successivement au XIXème siècle.

57, rue Cuvier, 5ème arrondissement
Métros Jussieu, Place Monge ou Austerlitz

© Benh Lieu Song / Wikipédia

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