Mes 2 semaines en Grèce continentale (Partie 2 : de Delphes à Mistra)

Quelle aventure que partir à la découverte de la Grèce continentale ! 15 jours ne suffiront pas à visiter toutes les richesses archéologoiques et admirer les superbes paysages de ce pays méditérranéen, mais c’est un très bon début ! Des Météores à Athènes, en passant par le Péloponnèse, découvrez mon périple grec. Continuons dans cette deuxième partie à explorer Delphes et le Péloponnèse !

Pour (re)lire le début de mon périple en Grèce, à la découverte des Météores, c’est par ici !

Journée 5 : Le site archéologique de Delphes

Au temps de la Grèce Antique, Delphes est le centre du monde et le lieu religieux le plus important du monde hellénistique. De nombreux pèlerins se déplacent de tout le pays pour écouter les conseils de la Pythie, la prêtresse la plus célèbre de l’époque.

L’Oracle de Delphes est composé de femmes âgées censées avoir hérité des pouvoirs du dieu Apollon. Les femmes de l’Oracle se mettaient dans des états de transe grâce aux drogues et leurs paroles étaient interprétées par les prêtres. Aujourd’hui, le site est composé de la zone archéologique ainsi que d’un musée.

Temple d’Apollon et vue sur la Vallée du Mont Parnasse © La Tête en l’Air

Si la légende raconte que Apollon a fondé lui-même Delphes, les fouilles archéologiques démontrent que la création de la cité trouve son origine au VIIIème siècle avant JC. L’entrée du site et la première montée est l’occasion de découvrir la Voie Sacrée, et ses nombreux monuments, colonnes et piliers votifs, offrandes faites par les pèlerins, les familles, ou certaines villes, en remerciement aux dieux.

Nous remontons doucement et arrivons au cœur de cette cité antique, le temple d’Apollon, qui intégrait la statue du dieu ainsi que la Pythie. Très en ruine, il est difficile de s’imaginer la majesté de l’édifice initial. En revanche, on remarque le dénivelé de la montagne sur lequel a été construit le sanctuaire et on ne peut que reconnaitre le tour de maitre des ingénieurs grecs de l’époque pour construire un bâtiment aussi imposant en bord de falaise (en témoigne encore des énormes pierres en contrebas).

bases du temple d’Apollon © La Tête en l’Air

En continuant notre ascension, nous arrivons au théâtre du sanctuaire, site le plus impressionnant de cette zone archéologique car très bien conservé. Il accueillait en son temps 5 000 spectateurs. Il est l’occasion d’un temps de contemplation au cœur des gradins sur le site en contrebas, et un panorama sur la vallée du Mont Parnasse.

Théâtre du sanctuaire de Delphes © La Tête en l’Air

Plus en hauteur, nous découvrons le stade, utilisé lors des Jeux pythiques. Ces célébrations données en l’honneur d’Apollon étaient l’occasion d’organiser des compétitions de gymnastique, de lutte et de chant, sur le même principe que les Jeux d’Olympie.

Nous redescendons doucement pour découvrir un autre site plus en contrebas de la zone principale. Celle-ci intègre la Tholos d’Athena Pronaia, édifice circulaire à destination religieuse. Ce vestige atypique sous forme de rotonde était rare à l’époque antique, et il n’en reste que très peu à avoir survécu (avec celle-ci, celles d’Athènes et Epidaure).

Stade de Delphes © La Tête en l’Air

Nous finissons par le Musée archéologique de Delphes, qui permet de terminer cette visite du jour par la découverte de statues, vestiges de colonnes, et autres trésors déterrés lors des fouilles qui ont eu lieu à partir de 1892 par l’Ecole Française d’Athènes.

Le musée accueille également le nombril du monde ! L’omphalos est une pierre de forme conique, autrefois installée au cœur du temple d’Apollon, qui représentait le centre du monde…

Une journée bien chargée mais la visite nous a ravi. En route à présent pour le Péloponnèse !

la Tholos de Delphes © La Tête en l’Air

Journée 6 : Delphes -> Nauplie

Nous passerons cette journée dans le bus, puisque le trajet entre Delphes et Nauplie, notre point de chute pour les prochains jours, est d’environ 6h. L’occasion d’observer les paysages ainsi que le canal de Corinthe, voie d’eau artificielle creusée à la fin du XIXème siècle.

Rue de Nauplie © La Tête en l’Air

Nous arrivons enfin à Nauplie, jolie bourgade du Péloponnèse où nous posons nos valides pour 3 jours. L’occasion de rayonner dans cette région riche d’histoire et qui nous permet également de nous poser un peu les pieds dans l’eau…

Nauplie est une jolie ville maritime qui, grâce à son port, développe une activité commerciale au cours de l’Antiquité et du Moyen-Age. En témoigne encore l’imposante forteresse dans les hauteurs de la cité.

Rue de Nauplie © La Tête en l’Air

Journée 7 : Mycènes

Toujours en bus, nous nous dirigeons vers la cité antique de Mycènes (à environ 45 minutes de Nauplie). Imposante cité prospère à partir du XVème siècle avant JC, la ville et les alentours étaient le royaume d’Agamemnon, héros homérique de la guerre de Troie.

Mycènes © La Tête en l’Air

La visite nécessite un sacré effort d’imagination pour se représenter la ville au plus haut de sa popularité. En effet, après un déclin à partir du XIIème siècle avant notre ère, elle est finalement détruite par la cité voisine d’Argos au Vème siècle après JC. Le site est donc globalement très abimé.

Pourtant, plusieurs éléments valent le détour :

  • La porte des Lions, marquant l’entrée dans la ville. La plaque sculptée de deux lionnes est l’unique sculpture monumentale qui demeure de la civilisation mycénienne ;
La Porte des Lions de Mycènes © La Tête en l’Air
  • Les tombes à coupoles : plusieurs tombes en forme de ruche sont époustouflantes. Les trésors, comme on les appelle depuis leur découverte, sont construits selon la technique de l’encorbellement. Ne manquez pas le Trésor d’Atrée, dont certains pensent qu’il pourrait s’agir de la tombe d’Agamemnon lui-même ;
Le Trésor d’Atrée © La Tête en l’Air
  • Le musée archéologique, qui permet d’en savoir plus sur la culture mycénienne. A découvrir notamment, le masque funéraire d’Agamemnon.
Mycènes © La Tête en l’Air

Journée 8 : Epidaure

Direction le sanctuaire d’Asclépios et le théâtre d’Epidaure aujourd’hui, à environ 45 minutes de bus. Ce sanctuaire était un haut-lieu de la médecine grecque à partir du Vème siècle avant JC. Les pèlerins accouraient de toute la Grèce pour venir se faire soigner au sanctuaire. En l’honneur du dieu médecin Asclépios, des jeux étaient organisés tous les 4 ans, mêlant courses de chevaux puis concours de poésie.

Le sanctuaire d’Asclépios © La Tête en l’Air

L’ensemble du sanctuaire, bien que possédant quelques jolies pièces architecturales, est globalement très abimé. On remarque malgré tous les efforts faits pour la restauration de ce gigantesque site archéologique.

Théâtre d’Epidaure © La Tête en l’Air

Le clou du spectacle se trouve à 500m de là : le théâtre d’Epidaure, sans doute le mieux conservé et le plus accompli des théâtres antiques grecs. Construit au IIIème siècle avant JC, il est arrivé jusqu’à nous dans un état exceptionnel. Ce site, qui pouvait accueillir jusqu’à 12 000 personnes, est renommé à travers le monde pour son acoustique.

Le moindre son en bas des gradins est parfaitement audible jusqu’au rangées supérieures. Nous avons nous-même faits l’expérience, du plus haut des rangées, d’entendre très distinctement une pièce de monnaie tomber sur le sol au niveau central de la scène ! Le théâtre est encore le cadre du festival d’Epidaure. Nos dates ne coïncidaient malheureusement pas avec celles du festival, nous aurions pourtant adoré y participer.

Théatre d’Epidaure © La Tête en l’Air

Journée 9 : Mistra

Après ces 3 jours à Nauplie et ses environs, nous partons pour une autre cité fantôme, celle de Mistra, situé à 15 minutes de Sparte et environ 2h30 de Nauplie. Nous décidons de faire une journée de pause après ces 8 premiers jours et nous prélasser en bord de piscine à l’hotel que nous avons trouvé.

Nous visiterons cette ancienne ville le lendemain, avec chaussures de marche et bouteilles d’eau.

Palais du Despote de Mistra depuis le fort © La Tête en l’Air

Journée 10 : Mistra

Nous décidons de commencer la journée par une petite randonnée pour arriver à l’entrée la plus en hauteur (la Ville Haute). Nous visiterons ainsi le site (la Ville Basse) en descendant. Attention, ça grimpe ! Après environ 1h d’ascension, nous pouvons nous lancer à l’assaut de cette ville en ruines.

Cette cité est construite par les Francs au XIIIème siècle. Au XIVème siècle, elle devient capitale byzantine, et connait une prospérité économique et culturelle sans précédent. C’est même la deuxième ville de l’empire byzantin, après Constantinople avec ses 20 000 habitants en bords de falaises. Son déclin commence pendant l’occupation ottomane, mais est totalement détruite au XIXème siècle par les Turcs, forçant les habitants à fuir la ville.

Fort franc de Mistra © La Tête en l’Air

La découverte progressive de cette ancienne ville est passionnante ! Voici quelques sites à découvrir :

Monastère de Mistra © La Tête en l’Air
  • La forteresse franque de Villehardouin à 620m d’altitude avec son panorama sur toute les ruines et la région ;
  • Le Palais du Despote très bien rénové ;
  • Les nombreux monastères et églises qui possèdent de superbes fresques d’art bysantin, comme Mitropolis, Agia Sofia, Vrontochion, ou les monastères Pantanassas et Périplebtos.

Suite et fin de mes 2 semaines en Grèce continentale, à la découverte d’Athènes, c’est par là !

Rue, palais de despote et fort franc de Mistra © La Tête en l’Air

2 commentaires

Laisser un commentaire

%d