12 jours en Jordanie : 2ème partie (Pétra et le Wadi Mujib)

Après les visites des villes d’Amman et de Jerash et un plouf dans le mer Morte, il est temps à présent d’aborder la deuxième partie de ce voyage en attaquant au gros « morceaux » de tout voyage jordanien : la découverte de Pétra, après quelques sensations fortes dans le Wadi Mujib. Plongée dans l’histoire de la civilisation nabatéenne avant de rejoindre les villes d’Aqaba et de Madaba. 

Pour retrouver la première partie de mon roadtrip en Jordanien, de Amman à la Mer Morte, c’est par ici !
Pour (re)lire la troisième partie de mon roadtrip jordanien, du Wadi Rum à Madaba, c’est par là !
Pour bien préparer un voyage en Jordanie, retrouvez ici mes conseils !

Journée 5 : Wadi Mujib > Petra

Nous prévoyons une journée sous le signe du sport pour cette 5ème journée avec du canyoning dans le Wadi Mujib. Nous traversons pour y aller la ville de Al-Karak, avec en son sommet, un ancien château-fort construit par des Croisés au XIIème siècle. Même si ça me démange de m’arrêter pour le visiter, nous continuons vers notre destination.

© La Tête en l’Air

Nous arrivons au Wadi Mujib Adventure Center et nous nous changeons. Il existe plusieurs parcours de canyoning, nous choisissons le parcours le plus populaire, le Siq Trail. Annoncé comme étant le plus facile, il est néanmoins interdit aux moins de 18 ans (ça aurait dû nous mettre la puce à l’oreille) …

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Qu’on se le dise, oui, c’est faisable même quand on n’est pas trop sportif. Mais ça demande quand même une condition sportive minimale. La remontée du courant se fait seul (mais possible de faire appel à un guide) sauf à quelques points complexes qui demandent la présence d’employés pour nous aider à traverser. La remontée jusqu’à une cascade puis la redescente, en se laissant porter par le courant durent environ 2 à 3h.

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Clairement, ça aura été éprouvant pour moi, qui ne suis pas particulièrement adepte des sensations fortes. Sans les copines pour me soutenir, je ne suis pas sûre que je serais allée jusqu’au bout. Le plus motivant (en plus d’avoir envie d’aller jusqu’au bout), c’est la beauté du site. Les immenses gorges aux tons ocrés, rouges et oranges, sont sublimes et appellent à la contemplation entre deux passages difficiles.

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J’avais prévu un sac étanche pour y ranger mon téléphone pendant le trail, pour me permettre de filmer et prendre des photos pendant cette randonnée aquatique et je suis bien contente de l’avoir pris ! J’aurai été très frustrée de ne pas immortaliser le site et notre arrivée, fières que nous étions d’y être parvenues !

Quelque peu remises de nos émotions, nous reprenons la route vers notre prochaine destination, que j’attends avec beaucoup d’impatience. Nous arriverons à Wadi Musa en fin d’après-midi. Le temps de poser nos affaires à l’hôtel, de prendre un repas copieux, nous nous couchons tôt. Demain, nous découvrons enfin Pétra !

Pour vous donner une idée du Siq Trail, cette vidéo est fidèle.

Journée 6 : Pétra

La grandeur du site de Pétra !

Notre hôtel étant très proche de l’entrée du site touristique, nous y sommes très rapidement. Comme nous sommes 4, nous choisissons de faire appel à un guide professionnel pour cette première matinée dans le site de Pétra.

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Ibrahim, notre guide pour les trois prochaines heures, nous parle des origines de cette cité nabatéenne. Cette tribu arrive dans la région au IVème siècle avant JC et organise le contrôle du commerce des épices et de l’encens. Pendant 500 ans, ils investissent dans l’édification de la cité de Pétra, leur capitale (qui compte à son âge d’or plus de 30 000 habitants).

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Au début du IIème siècle après JC, les Romains s’emparent de la cité nabatéenne et entreprennent de la réaménager en y incorporant des éléments typiques des cités romaines (voies à colonnades, thermes…). Un tremblement de terre en 363 détruit la moitié de la ville et marque l’arrêt du renouveau pour cette cité bientôt perdue. Déguisé en pèlerin musulman, un explorateur suisse redécouvre le site en 1812, occupé secrètement depuis de nombreux siècles par des bédouins, seuls à connaître l’existence de la cité perdue.

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Pétra est un site gigantesque ! Il faut au moins 2 jours (idéalement 3) pour avoir une vision globale. Avant de pénétrer, prévoyez de bonnes chaussures de marche, chapeau et crème solaire et de l’eau à foison.

Après être passées devant le bloc de Djinns et le tombeau aux Obélisques, nous pénétrons dans le Siq, long défilé rocheux de 1.2km, sinueux et étroit. Ibrahim nous dévoile les secrets de ce passage que les Nabatéens considéraient comme sacré. Même si l’impatience de découvrir le Trésor de Pétra se fait sentir, prenez le temps d’observer ce chemin, ponctué de nombreux signes religieux ou sculptures.

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Le bout du tunnel arrive enfin et nous découvrons fébrilement, tel Indiana Jones, le fameux Trésor qui nous a fait rêver depuis notre enfance. Rien à dire, en cette matinée ensoleillée, les rayons illuminent l’édifice et lui donne encore plus de majesté. Ce mausolée emblématique est sculpté à même la roche au Ier siècle avant JC sur 43m de hauteur et 30m de profondeur. Il doit son surnom à la légende qui laissait entendre qu’un trésor était caché dans l’urne couronnant la rotonde. On voit encore les tentatives infructueuses des soldats pour récupérer le Trésor, par les multiples impacts de balles.

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Nous poursuivons notre route vers la Rue des Façades, présentant une quarantaine de tombes et d’habitations construites par les Nabatéens, portant des décorations à merlons évoquant l’architecture assyrienne. C’est au bout de cette rue que Ibrahim, notre guide, nous quitte, nous laissant au carrefour de plusieurs choix de randonnées.

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Nous décidons de prendre à gauche, en grimpant des escaliers vers le haut lieu des Sacrifices. L’occasion de prendre de la hauteur pour contempler l’immensité du site et découvrir toutes ses beautés. Les Nabatéens ont aplani le sommet pour y constituer un autel sacrificiel.

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Après cette étape, nous choisissons de poursuivre la randonnée pour découvrir d’autres éléments de la cité, moins connus des touristes, comme le Monument aux Lions, la Tombe et le Triclinium du Jardin et la Tombe du soldat romain. Nous perdons quelques temps notre chemin et prenons de la hauteur pour nous repérer et retrouvons enfin notre route vers le centre de la cité antique.

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Après une pause pour nous désaltérer, nous découvrons encore cette cité antique, en partie sous l’égide romaine. Le long de la traditionnelle voie à colonnade romaine, nous découvrons le Qasr al-Bint, le Temple aux lions ailés, et le Grand Temple, trois édifices construits par les Nabatéens.

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Nous remontons progressivement le site et retrouvons le chemin de notre hôtel, totalement étourdies par tout ce que nous avons vu cette première journée.

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Journée 7 : Pétra

Pour cette deuxième journée, nous traversons plus rapidement le Siq pour nous concentrer sur la deuxième moitié de la ville, que nous avons très vite aperçues le jour précédant. Nous commençons par le théâtre, creusé directement dans la roche par les Nabatéens, il y a plus de 2 000 ans. Agrandi par les Romains, il pouvait contenir jusqu’à 8 500 personnes.

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Nous nous concentrons ensuite à découvrir les Tombes Royales de l’autre côté du Wadi. Ce sont ces falaises, aux dégradés de roses et d’oranges, qui sont les plus belles du site. Cette succession de tombeaux, tous plus impressionnants les uns que les autres, par leur gigantisme, sont incontournables. Le Tombeau à l’Urne, le Tombeau de la Soie, le Tombeau corinthien, le Tombeau-Palais et un peu plus loin, le Tombeau de Sextius Florentinus symbolisent la virtuosité des Nabatéens dans la construction de ces édifices à flan de falaises.

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Nous poursuivons ensuite par une randonnée vers le sommet du djebel Al-Khubtha, qui offre une vue imprenable sur le Trésor. Nous découvrons au passage une ancienne citerne nabatéenne et encore un panorama époustouflant sur la cité. Après environ 30 minutes de marche, nous arrivons au belvédère surplombant le Trésor. Le temps de prendre quelques photos et nous repartons.

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La fatigue et la chaleur nous obligent à prendre une pause rafraichissante sous une tente bédouine. Notre objectif suivant est le Monastère Al-Deir. Niché en hauteur, il faut gravir plus de 900 marches pour y parvenir. Ce jour-là, la chaleur est écrasante et le marchand nous explique que l’ascension se fait en plein soleil. Une randonnée dans les pattes et la fatigue liée à la chaleur nous ébranle un peu sur la suite du programme. Après avoir sérieusement pesé le pour et le contre, nous choisissons à contre-cœur de ne pas y retourner et profitons de cette dernière heure passée sur le site à admirer ces temples.

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Quitter Pétra est plus difficile que je ne l’aurais imaginé. Je suis comme accrochée, incapable d’avancer. La remontée du Siq sera « douloureuse » et pleine d’émotions. Je me promets alors de revenir voir ce site exceptionnel.

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Il nous aura manqué une journée pour voir l’intégralité du site tranquillement. Je ne peux que vous conseiller de privilégier un pass deux ou trois jours et de bien choisir quelles randonnées vous souhaitez faire pour éviter les choix difficiles.

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Dernier point que je souhaite évoquer ici : les animaux. Que ce soient les chevaux, les ânes ou les dromadaires, j’ai été particulièrement choquée par leur état et la manière dont ils sont traités. Ils sont beaucoup à avoir la peau sur les os, à déplacer des humains sous une chaleur écrasante, à coup de bâtons. Je ne peux que vous sensibiliser à ne pas utiliser ces animaux comme moyen de locomotion sur le site.

En route désormais pour la dernière partie du voyage, vers le Wadi Rum, Aqaba et Madaba.

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