Les secrets de la rue des Grands Augustins

Il arrive parfois qu’une seule rue concentre de multiples secrets. La rue des Grand Augustins en est une. De l’origine de son nom jusqu’aux traces gravées dans la pierre, cette rue du 6ème arrondissement renferme quelques secrets qu’il est temps de vous faire découvrir !

Le Relais Louis XIII

Le Relais Louis XIII est aujourd’hui un grand restaurant. Jusqu’à 1961, il était un café-charbon fréquenté notamment par un illustre voisin, Pablo Picasso. Mais bien avant, le couvent des Grands Augustins occupait tout le quartier. Il intégrait une école prisée des aristocrates au XVIème et XVIIème siècle.
Parmi les illustres élèves, le futur Louis XIII y poursuivit son apprentissage. C’est ici que, le 16 mai 1610, on lui apprend l’assassinat de son père, Henri IV. « Le Roi est mort, vive le Roi ! »

Relais Louis XIII
8, rue des Grands Augustins, 6ème arrondissement

Métro Saint-Michel

© La Tête en l’Air

Le cauchemar des graveurs de pierre

En 1729, un décret ordonne que le nom des rues soit gravé directement sur la façade des immeubles. La règle ? Les lettres doivent avoir deux pouces et demi de haut et la plaque doit être délimitée par une rainure formant un cadre. Il semblerait que le sculpteur ait eu un petit souci de place… La rue des Grands Augustins devient soudain la rue des Augustins.

Un peu plus loin, à l’angle entre le quai des Grands Augustins et la rue Séguier, le tailleur de pierre devait être fatigué pour avoir gravé le N à l’envers.

14, rue des Grands Augustins, 6ème arrondissement
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© La Tête en l’Air

Un vestige de l’éclairage à l’huile

Qu’est-ce donc que ces deux marques verticales creusées dans la pierre de cet immeuble ? Il s’agit des vestiges des systèmes d’allumage des réverbères à huile, qui fonctionnèrent jusqu’au début du XIXème siècle.
Dès le XIIIème siècle, la ville de Paris se soucie de l’éclairage de ses rues pour des raisons évidentes de sécurité. On installe des lanternes avec des chandelles pendant quelques siècles puis des lanternes à huile à partir du XVIIIème siècle.

Ces lanternes étaient suspendues au milieu des rues. L’allumeur, qui venait deux fois par jour (une pour entretenir les lampes et les vitres, l’autre pour l’allumage), utilisait le système de poulie.
L’éclairage à huile fut remplacé par des réverbères à gaz au début du XIXème siècle, puis par l’électricité dès 1880.
La majorité des niches ont été bouchées au cours des ravalements successifs. Le n° 8 de la rue des Grands Augustins est un des derniers vestiges de cet ancien système d’éclairage parisien.

Entre les 8 et 10, rue des Grands Augustins, 6ème arrondissement
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© La Tête en l’Air

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