A la découverte de l’île Saint-Louis à travers 3 lieux

L’île Saint-Louis est le résultat de la réunification au XVIIème siècle de l’île Notre-Dame et l’île aux Vaches. Elle bénéficie, en raison de son urbanisation tardive, d’un tracé en plan régulier et d’intersections à angle droit, avec pour principale artère la rue Saint-Louis-en-l’Île. Préservée des grands boulevards haussmanniens, l’île conserve son cachet d’origine grâce à ses demeures en pierre de taille, ses devantures et ses quais.

L’Hôtel Lambert

Cet hôtel est commandé à l’architecte Louis Le Vau (premier grand architecte de Versailles) en 1639 par le seigneur de Thorigny, conseiller et secrétaire du roi Louis XIV. La disposition singulière du bâtiment, fait pour profiter de la vue sur la Seine, ainsi que les intérieurs somptueux, dont la galerie d’Hercule (qui annonce la galerie des Glaces), et le cabinet des bains font de cet édifice une des références de l’île Saint-Louis.
L’hôtel est transmis et racheté à de multiples reprises à travers les siècles. Le dernier propriétaire en date, l’émir du Qatar, entame des travaux de restauration, qui feront polémique. Le 9 juillet 2013, un incendie éclate, provoquant des dégâts irréversibles.

2 rue Saint-Louis en l’Île, 4ème arrondissement
Métro Sully-Morland

© La Tête en l’Air

L’inscription de la rue Le Regrattier

La rue doit sa dénomination à François Le Regrattier, au même titre que Lugles Poulletier, qui possède aussi sa rue, chargés tous deux de bâtir l’île Notre-Dame (parcelle principale de l’île actuelle). Pourtant, une inscription sur la pierre indique l’ancien nom de la rue, « rue de la femme sans teste ».
Un nom que certains attribuent à la statue sans tête au-dessus de l’inscription. Il n’en est pourtant rien : la statue en question représentait Saint-Nicolas, patron des marins, endommagée par des révolutionnaires en 1793. La femme sans tête rappelle en fait la présence dans cette rue de l’enseigne d’un ancien cabaret qui portait ce nom.

28, rue Le Regrattier, 4ème arrondissement
Métro Pont-Marie

© La Tête en l’Air

L’hôtel de Lauzun

Édifié en 1658, l’hôtel prend le nom de Lauzun lorsque le duc du même nom s’y installe en 1682. Au XIXème siècle, Baudelaire y occupe un appartement. Il a pour voisins le romancier Théophile Gautier, co-fondateur du Club des Haschischins et le peintre Ferdinand Boissard, qui accueille chaque mois les réunions de cette étonnante association.
Ce club était un groupement voué à l’étude et à l’expérience des drogues, essentiellement de l’opium et du dawamesk (pâte de cannabis mélangée à du miel ou des pistaches). Il comptait de nombreux artistes tels Baudelaire, Delacroix, Dumas père, Flaubert ou Balzac.
L’hôtel de Lauzun est aujourd’hui la propriété de la ville de Paris et est ouvert aux visiteurs.

17, quai d’Anjou, 4ème arrondissement
Métro Pont-Marie

© La Tête en l’Air

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