15 jours en Egypte, mes incontournables dans le sud du pays (Croisière sur le Nil et Assouan)

Après la visite de la nécropole royale de l’ancienne Thèbes et du temps de Karnak, place à l’incontournable croisière sur le Nil et la découverte de la région d’Assouan, avec, parmi les visites, celle, mémorable, du temps d’Abou Simbel. On poursuit notre voyage sur les chemins antiques des Pharaons !

Pour (re)trouver mes incontournables dans la région de Louxor (Karnak, Vallées des Rois et Reines…), c’est par ici !
Pour (re)découvrir les merveilles dans le nord de l’Egypte (Le Caire, Gizeh, Alexandrie), c’est par là !
Tous mes conseils pratiques pour voyager en Egypte, c’est ici !

Une croisière sur le Nil en dahabieh

Bien sûr, la croisière sur le Nil est aussi incontournable que les pyramides du Caire ! Mais si j’ai un conseil à vous donner, c’est d’éviter au maximum les énormes bateaux touristiques et de privilégier la croisière en dahabieh. C’est certes nettement plus lent, mais on a aussi largement le temps de profiter des paysages et de visiter des sites totalement inaccessibles pour ces gros bateaux.

De Esna (à 30 minutes de Louxor) à Assouan, la croisière va durer 6 jours. J’aurai d’abord l’occasion de visiter le temple d’Edfou. Totalement pris en charge par le guide, nous entamons le déplacement jusqu’au site en calèche. Je ne suis jamais fan de transports tirés par des animaux, je suis toujours inquiète pour ces animaux exploités, mais je n’ai pas trop le choix.

© La Tête en l’Air

Site le mieux conservé du pays, le temple d’Edfou est le deuxième plus grand sanctuaire d’Egypte après Karnak. Il est construit entre le 3ème et le 1er siècle avant JC, du règne du pharaon Ptolémée III à l’empereur romain Tibère. La qualité des hiéroglyphes sur les murs est impressionnante, on peut même voir les dégradations de certains éléments représentatifs (les têtes de divinités, ains que des pénis en érection), preuve de l’occupation des lieux par les chrétiens au début de l’ère chrétienne.

Enseveli sous plusieurs mètres de sables, le temple servit de refuge aux égyptiens, les plafonds noircis (résultat de l’usage du feu, dont les fumées ont progressivement noirci les peintures murales) ont sont la preuve. Il fut redécouvert par Auguste Mariette au 19ème siècle.

© La Tête en l’Air

A proximité d’Edfou, les tombes d’El-Kab se visitent tranquillement. Aucun tourisme de masse par ici. El-Kab est une ancienne cité fortifiée. Elle fut presque totalement détruite lors des invasions arabes du 8ème siècle. Si on aperçoit encore les vestiges de l’enceinte, c’est vers la nécropole voisine que je me dirige. Plusieurs tombeaux, dont les hiéroglyphes sont très bien conservés, se visitent. On aperçoit au loin le Nil et sa limite entre bords verdoyants et désert.

© Messuy / Wikipédia

Le voyage se poursuit vers un site confidentiel, mais passionnant, les carrières de Gebel el Silsila. Il s’agira d’une de mes plus belles surprises du voyage. En raison de la qualité supérieure du grès présent dans le secteur, Gebel el Silsila est exploité entre le moyen et le nouvel empire pour le revêtement des constructions de temples de Karnak, Louxor, Edfou ou encore Kom Ombo. On y découvre les techniques d’extraction des pierres, les méthodes d’acheminement sur le Nil et de nombreuses chapelles creusées dans la roche.

© La Tête en l’Air

Plus au sud, le temple de Kom Ombo se dresse à l’horizon. En partie dédié au dieu crocodile Sobek, on découvre dans le musée voisin, de nombreuses momies de crocodiles. Le temple, très bien conservé, abrite des scènes gravées sur les pierres, déterminantes sur notre apprentissage de la culture de l’Egypte antique : un calendrier astral ainsi qu’une liste d’instruments de chirurgie.

Notre croisière touche à sa fin, nous nous approchons de notre destination finale, la principale ville de Haute Egypte, Assouan.

© La Tête en l’Air

Assouan

La ville et ses abords sont très agréables. Plusieurs visites s’imposent, à commencer par le musée de la Nubie. Cette région, qui s’étend sur plus de 1 400 km, est le siège d’une des premières civilisations d’Afrique ancienne, jusqu’à sa conquête par l’Egypte sous le règne du Thoutmôsis Ier.

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Le site de l’Obélisque inachevé est aussi à découvrir. Commandité sous le règne de Thoutmôsis III, il fut sans doute abandonné à la suite d’une fêlure dans la roche. Il s’agit du plus grand de tous les obélisques connus à ce jour. Cette carrière était exploitée pour l’extraction de granite rose, de schiste et d’albâtre, nécessaires à l’édification des temples égyptiens, ainsi que pour les sarcophages.

© La Tête en l’Air

Le site majeur dans cette région est bien sûr la visite du temple d’Isis sur l’île de Philae. Il est construit au 1er siècle avant notre ère. A la suite de la construction du haut barrage d’Assouan, l’île véritable a été submergée. Le temple fait partie d’un ensemble de monuments qui furent déplacés grâce à des chantiers d’envergure orchestrés par l’UNESCO dans les années 1970. On y accède par bateau.

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D’autres sites sont à visiter dans la région, comme le temple de Kalabsha, au-dessus du haut barrage.

Autre activité incontournable, une balade en bateau sur les eaux du Nil. Pendant plusieurs heures, c’est l’occasion de découvrir la réserve naturelle, protégeant nombre d’oiseaux, une vue sur le mausolée de l’Aga Khan III, ou encore la traversée de la première cataracte du Nil, marquant la frontière sud de l’Egypte dans l’Antiquité. Régulée par le barrage d’Assouan, elle se présente désormais sous la forme d’un chapelet d’îles barrant le fleuve.

© La Tête en l’Air

Cette balade en bateau offre aussi la possibilité de découvrir un village traditionnel nubien, Gharb Soheil. L’architecture du village, aux maisons blanchies à la chaux et aux couleurs vives, montre que la culture de cette région éloignée d’Egypte était différente. Ne manquez pas de vous rendre dans une de ces maisons typiques pour y prendre le thé, avant de repartir.

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Temples d’Abou Simbel

A 3h de route d’Assouan, je comprends l’hésitation des voyageurs à y aller et pourquoi ce site est rarement sur les programmes de voyages organisés. Pourtant, il s’agit de mon coup de cœur du voyage ! Ces temples firent également partie du programme de déplacement orchestrés par l’UNESCO lors de la construction du haut barrage d’Assouan.

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Edifiés par Ramsès II, vers 1260 avant JC, pour commémorer sa victoire à la bataille de Qadesh, ces temples étaient destinés à son culte ainsi que celui de son épouse Néfertari. Construits à même la roche, ces temples en impose grâce à leurs statues monumentales aux entrées. Les intérieurs sont tout aussi saisissants par les bas-reliefs narrant l’histoire de la victoire de Pharaon sur les Hittites. Ces temples ont presque une dimension mystique, d’autant que deux jours par an (23 février et 23 octobre), trois des quatre statues dans le sanctuaire au fond du temple sont éclairées par le soleil levant…

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Alors, oui, cela vous en coutera 6 heures de voitures pour deux heures de visite. Mais vraiment, j’insiste sur cette visite incontournable. Vous ne serez pas déçus !

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Le Sud de l’Egypte en pratique

Comment réserver la croisière ? J’avais réservé cette croisière, avant de partir, par mon agence de voyage à Paris. Mais il existe de nombreuses agences de voyages locales qui s’occuperont de vous diriger vers le bateau de votre choix.

Lors de toute la croisière sur un dahabieh, bateau intermédiaire qui alterne entre voiles et moteur, vous serez pris en charge pour les repas ainsi que les visites. C’est le guide qui s’occupera de toute la gestion (et franchement, en plus d’être très agréable de se laisser porter, c’est passionnant).

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Où loger à Assouan ?

Si vous voulez loger à Assouan même, et que vous êtes passionnez d’histoire et de littérature, pourquoi ne pas s’offrir une nuit ou deux dans l’hôtel où Agatha Christie logeait lorsqu’elle a écrit son roman « Mort sur le Nil » ? Il s’agit de l’Old Cataract.

J’étais pour ma part logée dans un hôtel traditionnel nubien, avec une vue magnifique sur le Nil et sur les îles environnantes, Old Nubian Guesthouse. La nourriture y est traditionnelle nubienne, ce qui change un peu des spécialités égyptiennes. En revanche, impossible d’accéder à l’hôtel par la terre, il faut y aller en bateau.

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Comment circuler ? Il existe quelques transports en commun, mais qui sont très mal organisés. J’ai tout fait en taxi. Demandez à l’hôtel de vous le réserver et essayer de vous renseigner sur le prix de la course…

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