La ligne 2 est inaugurée par la Compagnie du chemin de fer Métropolitain de Paris (CMP) dans son intégralité en 1903. Elle connaît des retards de construction en raison de nombreux obstacles : les lignes de chemins de fer arrivant en gares du Nord, de l’Est et de Saint-Lazare, mais aussi le canal Saint-Martin. Les portions aériennes et les tracés en grande profondeur démontrent d’immenses prouesses de la part des ingénieurs sous les ordres de Fulgence Bienvenüe, ingénieur en chef. Le tracé de la ligne reprend l’emplacement de l’ancien mur des Fermiers Généraux, détruit 25 ans auparavant.
La station Porte Dauphine
Le grand édicule de la station Porte Dauphine, surnommé « libellule », est un des derniers qui subsiste aujourd’hui. Il conserve son carrelage et son panneau d’origine, tout comme l’entourage de la marquise. Sur le panneau « métropolitain », on aperçoit encore la signature personnelle de Guimard, le créateur de ces édicules Art Nouveau. Le carrelage présent à l’intérieur de la station est le premier utilisé par la CMP lors de la construction du métro. L’usage du carrelage blanc biseauté, norme actuelle des stations, s’imposera petit à petit, en raison de leur meilleure réfraction de la lumière. A l’exception de quelques carreaux rénovés dans le bas de la station, tous les carreaux sont d’origine.
La station Couronnes
L’histoire du métro parisien est parfois marquée par de tristes événements. Quatre mois après l’ouverture de la ligne 2 entre la Porte Dauphine et la place de la Nation, le 10 août 1903, le train composé de voitures en bois prend feu à Barbès. On évacue les passagers et le train vide repart vers Nation, le feu semble être maîtrisé. Arrivé à la station Couronnes, l’incendie prend de l’importance et la motrice explose. La suite de la ligne n’ayant pas été évacuée malgré l’heure de pointe, 84 personnes meurent par asphyxie aux stations Couronnes et Ménilmontant. Ce regrettable accident poussera la CMP à revoir les matériaux de ses rames et à réfléchir à des méthodes efficaces d’évacuation.
La station Jaurès
Les vitraux de la station Jaurès sont une œuvre de l’artiste verrier Jacques-Antoine Ducatez, commanditée en 1989 par la RATP pour célébrer le bicentenaire de la Révolution Française, d’où l’évocation du drapeau Bleu Blanc Rouge. Le choix de cette station porte sur sa proximité du quai de Valmy et du quai de Jemmapes, qui rappellent par leur nom deux grandes victoires révolutionnaires, et sur la nécessité d’une station aérienne pour profiter de la lumière zénithale traversant les vitraux. La station, jusque-là nommée Rue d’Allemagne, fut rebaptisée du nom du journaliste pacifiste assassiné en 1914, au début de la Première Guerre mondiale.
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