Une semaine en Andalousie (Partie 2 : de Séville à Malaga, en passant par Ronda)

Après la découverte des villes de Grenade et Cordoue, poursuivons ce périple andalou à travers sa capitale, Séville, la petite cité de Ronda et Malaga. La région concentre une multitude de cultures par son histoire faite d’invasions successives, sur fond de religions. Une histoire riche, des architectures composites, cette deuxième partie de mon carnet de voyage réserve encore quelques surprises !

Pour (re)découvrir la première partie de mon périple andalou, de Grenade à Séville, c’est par ici !
Pour (re)lire mon article sur l’Andalousie en pratique, c’est par là !

Journée 5 : Séville

Pour notre première étape du jour, nous passons la porte du Palacio de las Dueñas. Ce superbe palais des XVème et XIVème siècles est la propriété depuis 1612 de la très respectée famille d’Albe. Nous visitons les jardins, les écuries, la cour intérieure ainsi que quelques intérieurs de ce palais encore habité par cette vieille famille aristocratique. Une très belle entrée en matière pour cette deuxième journée de découvertes.

© La Tête en l’Air

Nous nous dirigeons à présent vers les bords de la darse de Guadalquivir, fleuve qui traverse Séville. Nous arrivons au niveau de la Torre del Oro. Non pas qu’elle contenait un trésor ou était un hôtel de monnaie, mais avait un rôle de môle d’ancrage d’une énorme chaine que l’on tendait en travers du fleuve en cas d’invasions par l’eau. La tour était recouverte d’azulejos dorés, d’où son nom.

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Nous traversons le pont et arrivons dans le quartier populaire de Triana, qu’un ami sévillan m’avait fortement conseillé de visiter. C’était un quartier d’ouvriers et de céramistes, fabriquée ici depuis l’ère romaine ! Les petites rues se succèdent, parsemés d’ateliers de céramiques et de maisons qui en sont recouvertes. Une autre spécialité emblématique provient de ce quartier : le flamenco. Une ancienne communauté gitane avait élu domicile à Triana, avant d’en être délogé dans les années 1950. Nous flânons dans ce quartier jusqu’à arriver au niveau du Castillo San Jorge, qui fut le siège de l’Inquisition espagnole, et le triste témoin des tortures faites au nom de Dieu.

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Pour nous reposer un peu, nous décidons de profiter d’une croisière sur la darse du Guadalquivir pour découvrir ses abords. Nous remontons jusqu’à la fin du canal, au niveau du parc de l’Alamillo, qui fut un des sites de l’Exposition Universelle de 1992. Les bords de canal ne sont pas particulièrement beaux, mais la croisière a le mérite de reposer nos pieds fatigués.

Quelque peu ragaillardies, nous partons flâner dans le quartier de Santa Cruz, que nous avons peu fait la veille et que nous traversons pour rentrer chez nous. Véritable labyrinthe de ruelles et de passages étroits, il est l’ancien quartier juif de Séville, ceux-ci purent y vivre paisiblement jusqu’à leur violent départ au XIVème siècle.

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Journée 6 : Séville

Pour notre dernière journée, nous nous dirigeons vers un autre classique de la capitale andalouse, la Cathédrale. Edifiée au XVème siècle, elle est littéralement vertigineuse. Le retentissement de la reconquête de Séville fut tel que la Grande Mosquée fut transformée en une gigantesque cathédrale, symbole de la victoire chrétienne sur l’Islam. Elle est la troisième du monde par sa taille et la plus large de toutes les cathédrales gothiques.

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Inutile de vous dire qu’on se sent en effet très petit en entrant ! La déambulation commence, le nez en l’air, mais on remarque très vite un attroupement dans un coin de l’édifice. Il s’agit du tombeau de Christophe Colomb, porté par 4 chevaliers représentant les grands royaumes d’Espagne (Léon, Castille, Aragon et Navarre). Colomb a la particularité de posséder deux tombeaux : en plus de celui de Séville, il en existe un autre à Saint-Domingue. En effet, l’explorateur mourut en Espagne, mais avait émis le souhait d’être inhumé sur les terres qu’il avait découvert. Son corps ne revint à Séville qu’en 1899. Il fallut des tests effectués en 2003 par le FBI (!) pour authentifier les ossements présents dans le tombeau sévillan !

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La visite s’enchaine avec l’ascension de la Giralda. Cette grande tour de 98m, superbement sculptée et qui domine la cathédrale, est l’ancien minaret de la Grande Mosquée. Je suis étonnée de voir qu’il n’y a aucun escalier pour monter en haut de la tour : la large rampe avait été conçue par les architectes arabo-andalous pour que le muezzin grimpe à cheval jusqu’au sommet ! La vue est magnifique sur toute la capitale andalouse et la cathédrale.

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Une fois descendues et restaurées, nous nous dirigeons tout en flânant, vers notre dernière visite sévillane, la Casa de Pilatos. Ce superbe palais du XVème et XVIème siècles est une expression architecturale du style Mudéjar avec son patio principal entouré d’arches, ses salles attenantes et ses jardins. Une splendeur qui clôture cette visite de la capitale andalouse en beauté !

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Journée 7 : Ronda

Nous quittons la capitale andalouse vers notre destination finale de retour, Málaga. En chemin, nous choisissons de nous arrêter dans la ville de Ronda, à un peu moins de 2h de Séville. Nous déposons notre voiture au parking sur les hauteurs, et descendons la rue principale vers la cité plus ancienne.

La ville est célèbre pour être coupée en deux par une gorge de 170m de profondeur et 500m de long, le Tage, où coule le Río Guadalevín et reliée par un massif pont en pierre à 3 arches. Dressée sur un promontoire naturel, Ronda offre une vue magnifique sur toute la vallée, ce que nous constatons en arrivant.

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Nous traversons le pont et déambulons dans le plus vieux quartier de la ville, La Ciudad. Ce territoire fut occupé par les Celtes, les Phéniciens, les Romains, les Arabes puis finalement reconquis par les Rois et Reines Catholiques. On entrevoit ici les réminiscences de l’occupation mauresques et le tracé médiéval des rues donne à cette vieille ville un charme sans pareil.

Nous décidons d’aller profiter d’une belle vue sur le pont Neuf, construit au XVIIIème siècle. Un chemin relie plusieurs Miradors qui offrent des points de vue superbes et quelques vestiges issus de l’occupation arabe. Nous finirons même aux pieds du pont. Cette balade est très agréable, mais attention, la remontée est un peu sèche ! De quoi brûler quelques calories, après la Paëlla du déjeuner…

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Une fois remontées, nous traversons la vieille ville et empruntons un autre pont, le Vieux Pont, d’origine arabe. Nous nous dirigeons vers les Jardins de Cuenca, construits sur les flancs du Tage. Ils offrent une vue magnifique sur les gorges et un autre point de vue sur la ville. Après une déambulation dans la partie nord, nous retrouvons le chemin de la rue principale vers le parking.

Nous repartons en fin d’après-midi vers Torremolinos, où se trouve notre hôtel. Nous y arrivons après 1h30 de route à travers les montagnes andalouses.

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Journée 8 : Málaga

Notre dernière journée est consacrée à la ville de Málaga. Nous commençons par la visite de l’Alcazaba, imposante forteresse bâtie sur des vestiges romains par les Arabes pour défendre la cité. Nous découvrons une succession de terrasses avec jardins, de fontaines et passages en arcades ainsi qu’un petit palais contenant trois patios. C’est une jolie visite, mais après toutes les merveilles que nous avons observé pendant cette semaine andalouse, cet édifice nous parait finalement un peu fade…

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Nous apercevons au loin le Castello de Gibralfaro, que nous ne visiterons pas, préférant nous concentrer sur la visite de la ville. En redescendant, nous nous arrêtons devant l’antique théâtre romain, construit au Ier siècle après JC sous le règne d’Auguste. Il fut en partie démantelé pour construire l’Alcazaba.

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Nous nous dirigeons vers le centre de la ville et passons devant le Musée Picasso. Le plus célèbre peintre espagnol est originaire de cette ville, où il a vécu jusque ses 10 ans. Nous décidons de profiter du soleil andalou pour cette dernière journée et de ne pas nous enfermer. Cependant, ce musée, de même que le Centre Pompidou de Malaga sont deux incontournables pour tous les amateurs d’art contemporain.

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Nous souhaitons visiter la Catedral. Malheureusement, un évènement officiel se prépare, impossible d’y pénétrer. Nous profiterons juste de la vue extérieure. Construite à partir de 1528, elle ne fut jamais terminée par manque de moyens. Une seule tour est construite, l’autre reste inachevée depuis 1782.

Nous terminons notre balade par le parc de Malaga en bordure du port. Nous décidons pour fêter la fin de ce voyage d’aller boire un verre sur le rooftop de l’hôtel Marriott. Nous rentrons tôt car notre avion est à 8h le lendemain matin.

Ce voyage arabo-andalou aura été un plaisir pour les yeux de bout en bout. L’histoire très riche de cette région espagnole et les trésors qu’elle conserve en fait un incontournable des voyages en Europe. Naturellement, une semaine n’est pas suffisante pour tout voir ! Je serais « obligée » d’y revenir pour visiter les villages blanc, Cadix ou Baeza ou encore Úbeda !

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