Voilà bien un élément architectural incontournable du centre de la capitale. La tour Saint-Jacques offre sans doute un des plus panoramas à 360° sur Paris, pourvu qu’on accepte de gravir 300 marches. D’où vient cette tour-clocher ? Pourquoi est-elle encore debout aujourd’hui ? Quel célèbre alchimiste y fut enterré ? La réponse en 3 points !
L’église Saint-Jacques de la Boucherie
Supposément construite sur les vestiges d’une église du IXème siècle fondée par Charlemagne, l’église Saint-Jacques de la Boucherie est surement édifiée au XIIème siècle. Elle possédait des reliques de Saint Jacques le Majeur et était un lieu de pèlerinage. Erigée au cœur du quartier de la Grande Boucherie, on lui donne ce nom pour la différencier de l’église Saint-Jacques du Haut-Pas sur la rive gauche.
Elle est agrandie au XIVème et XVIème siècles. Nicolas Flamel, riche bourgeois (et supposé détenteur de la pierre philosophale), finance une partie des travaux. Le légendaire alchimiste y sera d’ailleurs inhumé à sa mort et sa pierre tombale fut conservée à travers les siècles. Elle se trouve aujourd’hui au musée de Cluny. Sur cette dernière, il est bien inscrit qu’il transmet par testament une partie de ses biens à l’église.
La tour, dernier vestige de l’église Saint-Jacques
En 1509, la construction d’une tour-clocher débute. Dans un style gothique flamboyant, elle est achevée en 1522. Mesurant 54m de haut, elle possède en son sommet les statues du lion (Marc), du taureau (Luc), et de l’aigle (Jean), symboles des évangélistes. Une statue de l’ange (Mathieu), quatrième évangéliste, sera ajoutée au XXème siècle. Surplombant Paris, la statue imposante de Saint-Jacques fut détruite après la Révolution française, on raconte qu’elle faisait plus de 10m de haut. Elle sera réhabilitée par des travaux de rénovation au XXème siècle.
Après la Révolution française, l’église Saint-Jacques de la Boucherie est vendue comme bien public et démontée pour revendre les pierres. Elle est totalement démantelée à l’exception de sa tour-clocher, qui aura de multiples utilisations au cours des deux derniers siècles.
Les expériences de la tour Saint-Jacques
Blaise Pascal est un de nos plus grands savants, mathématicien et physicien. En 1648, il souhaite effectuer des expériences sur la pesanteur. Galilée remarque en son temps que les fontaines de Florence ne peuvent pas être remplies à plus de 10,33m. Son élève Torricelli explique le phénomène à l’aide d’un tube rempli de mercure (ancêtre du baromètre).
Quelques années plus tard, Pascal reproduit cette expérience à l’aide d’eau et de vin rouge. Cet essai aurait eu lieu à Saint-Jacques. On raconte que c’est grâce au souvenir de cette expérience que la Tour Saint-Jacques, orpheline de l’église Saint-Jacques la Boucherie, n’est finalement pas détruite. A titre d’hommage, une statue du savant est installée au cœur de la tour.
Au XIXème siècle, un industriel installe une fonderie de plombs. En effet, les 50m de hauteur sont suffisants pour que les gouttes de plomb refroidissent et deviennent des billes. Après deux incendies, la tour est finalement rachetée par la Ville en 1836. On installe au premier étage une petite station météorologique en 1891.
Bénéficiant d’une large campagne de restauration, entre 2003 et 2013, la tour Saint-Jacques est désormais ouverte aux visites. Elles sont organisées par l’association MagmaCultura.
Tour Saint-Jacques
Square de la tour Saint-Jacques
Métros Châtelet – Hôtel de Ville