Edifiée sur le tombeau de Saint Denis, la basilique devient au Moyen-Âge un site de pèlerinage incontournable. Fort de ce succès, l’édifice religieux, reconnu par son architecture novatrice, est choisi par les Rois de France pour leur repos éternel. Durant 9 siècles, la quasi-totalité des monarques français seront ensevelis en ces lieux, faisant de la basilique une cible privilégiée des guerres et des révolutionnaires. Combien de rois et reines sont enterré.e.s à Saint-Denis ? Que s’est-il passé lors de la Révolution ? Deuxième étape au cœur de ce site majeur d’Ile-de-France.
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Pour (re)lire mon article sur les 4 tombes royales les plus emblématiques de la Basilique, c’est par là !
Le « cimetière des Rois »
Jusqu’au Xème siècle, la basilique Saint-Denis est en sérieuse concurrence avec l’église Saint-Germain-des-Prés concernant l’inhumation des rois de France. L’avènement des Capétiens, à partir de 987, marque la confirmation du rôle de nécropole royale de la basilique. Entre le Xème et le XIXème siècle, 42 rois, 32 reines, et 63 princes y seront inhumé.e.s. Avec plus de 70 gisants et tombeaux monumentaux, la nécropole royale de Saint-Denis s’impose comme un des plus grands ensembles de sculptures funéraires d’Europe.
Dagobert fut le premier roi franc à se faire inhumer à Saint-Denis en 639. Plusieurs rois mérovingiens et capétiens suivent ensuite, comme Charles Martel, Pépin le Bref, ou Charles le Chauve.
En parallèle des travaux d’embellissement entamés au XIIème siècle, Saint Louis commande une série de 16 gisants, qui représente le plus grand programme funéraire du Moyen Âge européen. En plus d’un signal religieux très fort, l’aménagement de ces gisants représentant d’anciens rois constitue une volonté politique puissante. Cette mise en scène permet à Saint Louis de créer le mythe de la continuité dynastique des Mérovingiens, des Carolingiens et Capétiens. Il rattache ainsi sa famille à la plus grand figure monarchique de l’époque, Charlemagne.
On retrouve de nombreux tombeaux de rois et reines des dynasties des Capétiens, des Valois et des Bourbon. Les tombeaux de Louis XII et d’Anne de Bretagne, de François Ier et de Claude de France et d’Henri II et de Catherine de Médicis sont parmi les plus impressionnants. Par manque de place, les rois et reines des Bourbons seront inhumés dans la partie centrale de la crypte dans de simples cercueils de plomb.
Les troubles de la Révolution française
A la suite de la mort de Louis XVI, la Convention décide en 1793 de la destruction « des monuments de la Féodalité et la royauté » en s’attaquant aux encombrants symboles de l’Ancien Régime. On paie des entrepreneurs et des ouvriers pour démonter et détruire les tombeaux de Saint-Denis.
Les dépouilles royales, exhumées des tombeaux de la basilique, sont jetées dans 2 fosses communes dans le jardin attenant. On raconte alors que le corps d’Henri IV est si bien conservé qu’il sera « exposé » pendant 2 jours, que la dépouille de Louis XIV est « noire comme l’encre », probable conséquence de la gangrène qui entraina la mort du souverain, que Louis XV, qui semble tout d’abord en bon état, tombe en « putréfaction liquide » dès qu’on le soulève !
C’est finalement Louis XVIII, lors de la Restauration, en 1815, qui décidera de rendre à Saint-Denis son statut de basilique royale. Il ordonne la recherche des ossements royaux dans le cimetière voisin et les installe dans un ossuaire, encore en place dans la crypte aujourd’hui. Il décide également de transférer en grande pompe les cendres de Louis XVI et de Marie-Antoinette, depuis la Chapelle Expiatoire vers la crypte royale.
Aujourd’hui, plus aucun tombeau ne contient d’ossements. Les gisants et tombeaux retrouvèrent leurs emplacements originaux grâce à Eugène Viollet-le-Duc, architecte des monuments historiques.
Basilique Saint-Denis
1, rue de la Légion d’Honneur, 93200 Saint-Denis
Métro Basilique de Saint-Denis
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