Les sombres secrets du square de la Roquette

Vous vous êtes déjà surement promené.e.s vers le square de la Roquette, appréciant son calme et la nature environnante. Mais, vous êtes-vous imaginez que le square avait abrité deux prisons. Bien que tout ait presque disparu, occultant un obscure chapitre du Paris du XIXème et du XXème siècles, il reste encore deux vestiges permettant de se rappeler que le site a connu de bien sombres heures. Quels sont les secrets du square de la Roquette ? Plongée en eaux troubles.

La Petite et la Grande Roquette, deux prisons au même endroit

En 1826, le roi Charles X donne l’ordre de construire une prison pour les délinquants mineurs de 7 à 20 ans. 4 ans plus tard, le roi Louis-Philippe fait un construire une nouvelle prison à proximité, s’alarmant du nombre croissant de prisonniers et alors que Paris compte déjà une douzaine d’établissements carcéraux. Les parisiens les surnomment « la Petite Roquette » pour les vauriens, « la Grande Roquette » pour les assassins.

Si la Grande Roquette est fermée à l’aube du XXème siècle en raison des conditions de détention inadmissibles et de la vétusté des équipements, les prisonniers étant transférés à la Santé, la Petite Roquette demeure en activité jusqu’en 1975.

En 1935, la fermeture de la prison pour femmes de Saint-Lazare encourage les autorités à « recycler » la Petite Roquette en établissement carcéral pour femmes. La politique d’incarcération et les effroyables conditions de détention ne changeront pas jusqu’à la fermeture définitive de la prison en 1974.

Si les deux édifices ont depuis longtemps disparu du paysage parisien, on a conservé un seul vestige : le porche à deux guérites, devenu entrée du square de la Roquette.

© La Tête en l’Air

La guillotine de la Roquette

Si la Grande Roquette accueillait les assassins, elle emprisonnait aussi les futurs bagnards en partance pour Cayenne ou Nouméa ainsi que les condamnés à mort. En 1851, un décret modifie l’emplacement des guillotines. Pour des raisons pratiques, une nouvelle guillotine est installée en face de la prison. 5 dalles au sol marquent encore aujourd’hui l’emplacement de l’échafaud.

Sur elles, prenait appui l’échafaud les jours d’exécutions publiques, entre 1851 et 1899. Les condamnés n’avaient que « 20 pas » à faire avant de rejoindre la guillotine. Les exécutions se faisaient toujours de nuit et attiraient une large foule de badauds. Après l’office du bourreau, la guillotine regagnait son entrepôt au 60, de la rue de la Folie-Regnault. Plus de 200 personnes furent exécutées ici.

Square de la Roquette
143 rue de la Roquette

Les 5 dalles de la Guillotine
13-15, rue de la Croix Faubin

Paris 11ème
Métros Voltaire ou Philippe Auguste

© La Tête en l’Air

Laisser un commentaire

%d