Réouvert en 2019, le musée de la Libération (également musée du général Leclerc et musée Jean Moulin) nous offre une belle manière de redécouvrir la petite histoire dans la Grande Histoire de la Seconde Guerre Mondiale, celle de la genèse de la Libération de la capitale, du 19 au 24 août 1944. Si les 700 objets de la collection nous apportent des éclaircissements précieux sur cette semaine décisive, la visite du poste de commandement 20 mètres sous terre étonne autant qu’elle ravit. Plongée dans un musée qui mérite à être plus connu.
La restauration des deux pavillons Ledoux
Le musée est né de la donation de la Fondation du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et du legs d’Antoinette Sasse, peintre, résistante et amie de Jean Moulin, à la Ville de Paris. Inauguré en 1994, pour le cinquantenaire de la Libération de Paris, le musée se situait initialement en dessus de la gare Montparnasse. En 2019, le musée fait peau neuve et déménage à Denfert-Rochereau, dans l’un des pavillons Ledoux. Construit en 1787, dans le cadre de la construction du mur des Fermiers Généraux, cette « Barrière d’Enfer » marquait l’entrée dans Paris et le prélèvement de l’Octroi, taxe obligatoire sur les marchandises.
Alors que ce musée s’installe dans le pavillon Ouest, la rénovation conjointe du pavillon Est permet un nouvel accès aux Catacombes, également Musée de la Ville de Paris.
Mieux appréhender la Libération de Paris à travers deux grands personnages
L’objectif de ce déménagement est d’offrir une visibilité nouvelle aux collections concernant le général Leclerc, commandant de la 2ème division blindée et libérateur de Paris, et Jean Moulin, héros de la Résistance. Elles se composent d’effets personnels, de correspondances et d’archives des deux grandes figures de la France libre. Photographies, dessins, coupures de presse, objets de la vie quotidienne leur ayant appartenu composent l’essentiel des collections du musée.
Dans le cadre de cette réouverture, qui a lieu en 2019 pour les 75 ans de la Libération, les collections sont enrichies de collections photographiques et archivistes. De nombreux dons privés, ainsi que des acquisitions, comme les œuvres de Chabaud et Utrillo issue de la collection privée de Jean Moulin, sont désormais présentées au public.
Le parcours de visite, chronologique, correspond à l’action de Jean Moulin et de Philippe de Hauteclocque dans la France de l’entre-deux-guerres, la débâcle de juin 1940 durant l’Occupation, dans la Résistance intérieure et pendant les combats jusqu’à la libération du territoire, dont Paris est resté le plus fort symbole.
Un abri souterrain ouvert pour la première fois au public
Le choix de l’emplacement de ce nouveau musée a permis d’ouvrir au public cet « abri de défense passive », utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale comme état-major par le colonel Rol-Tanguy, chef des Forces Françaises de l’Intérieur. Centre névralgique de la Libération, ce site souterrain conserve encore sa porte blindée et étanche, ses groupes électrogènes, ses chemins de câbles, et son cyclomoteur, qui permettait de filtrer l’air en cas de bombardements.
Après une descente de 100 marches, on est plongés dans le passé grâce à une visite en réalité mixte à l’aide de lunettes dédiées. Ces 800m2 sont un précieux témoignage des journées cruciales qui ont précédé la Libération de la capitale.
Infos Pratiques :
Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin
4 avenue du colonel Rol-Tanguy, 75014 Paris
Métro Denfert-Rochereau
Accès gratuit dans les collections permanentes et pour la visite du poste de commandement souterrain
Le musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin fait partie de Paris Musées, le réseau des musées de la Ville de Paris. La carte Paris Musée, valable un an, permet de bénéficier d’un accès illimité aux exposition temporaires des 14 musées de la Ville de Paris, ainsi que des tarifs privilégiés sur les activités.