150 ans sont nécessaires, entre le XVIème et le XVIIème siècles, pour la construction de l’église Saint-Etienne-du-Mont, expliquant l’évolution de style architectural du Gothique à la Renaissance. Etroitement liée à l’histoire de l’abbaye Sainte-Geneviève voisine, l’église, qui n’avait vocation qu’à recevoir les paroissiens, devient l’une des églises les plus importantes de la capitale en accueillant la châsse de Sainte-Geneviève. Elle renferme des secrets architecturaux qu’il est grand temps de découvrir. Visite guidée pour tout connaître de l’église Saint-Etienne-du-Mont !
La châsse de Sainte-Geneviève
Selon la légende, Geneviève, qui n’a que 28 ans, convainc les Parisiens, assiégés par les Huns en 451, de ne pas abandonner leur ville à l’ennemi. C’est efficace, Attila évite Paris. Rebelote en 465, Childéric Ier, père de Clovis, veut envahir la cité. Geneviève s’y oppose en forçant plusieurs fois le blocus pour ravitailler les habitants. Elle finit pas convaincre le roi Franc d’entrer dans Paris sans un bain de sang.
À sa mort, elle est enterrée en l’église de Saint-Pierre-et-Paul (emplacement du lycée Henri IV), construite par Clovis pour y accueillir son propre tombeau, c’est dire l’impact de Geneviève à cette époque. Elle devient la Sainte Patronne de Paris. Cette basilique avait pour objectif d’être une basilique royale, alors que Saint-Etienne était destinée aux paroissiens du quartier.
Après la destruction de l’église Saint-Pierre-et-Paul, sa châsse est déplacée dans l’église voisine de Saint-Etienne-du-Mont en 1802. Bien que la plupart des Reliques aient été détruites à la Révolution, il est encore possible d’admirer le sarcophage recouvert d’un impressionnant travail d’orfèvrerie réalisé en 1850.
La chapelle cachée
Si vous faites une visite à Saint-Etienne-du-Mont, poussez jusqu’au fond de l’église. Vous aurez peut-être la chance d’entrer dans la Chapelle de la Communion. En lieu et place des anciens charniers de l’église, construits au début du XVIIème, vous pourrez admirer la salle de prière ainsi les magnifiques vitres peintes des trois galeries qui entourent le chevet de l’église.
Ces verrières, malmenées pendant la révolution et les guerres du XXème siècle, avaient été démontées et mises en lieu sûr. Sur les vingt-quatre panneaux originels, il n’en subsiste qu’une petite quinzaine. Les autres ont été reconstitués grâce à la nombreuse documentation dont les restaurateurs disposaient, preuve que les vitres peintes de Saint-Etienne-du-Mont étaient considérées comme exceptionnelles depuis leur création.
Le dernier jubé de Paris
Le jubé est une tribune de pierre séparant le chœur du reste de la nef. On y lisait les évangiles et on y prêchait. A la suite du concile de Trente au XVIème siècle, le chœur (espace réservé aux prêtres) doit désormais être visible des fidèles. Les jubés qui isolent les prêtres du reste de l’église sont donc voués à disparaître et remplacés par la traditionnelle chaire.
La plupart des jubés ont aujourd’hui été détruits. Mais il subsiste encore dans les églises françaises des spécimens intéressants. C’est le cas du jubé de Saint-Etienne-du-Mont qui, en plus d’être remarquable, à la particularité d’être le dernier jubé parisien. Il conjugue une structure gothique avec une ornementation Renaissance par ses dentelles de pierre. Incontournable !
Place Sainte-Geneviève, 5ème arrondissement
Métro Cardinal-Lemoine