Sur les traces du roi Henri II à Paris

Figure majeure de la Renaissance française, Henri II n’en demeure pas moins un souverain méconnu. Second fils de François Ier et marié à la célèbre Catherine de Médicis, ce roi poursuit l’œuvre politique et artistique de son père. Quelles traces a-t-il laissé dans la capitale ? La réponse en 3 étapes.

Une réforme des institutions sous Henri II

Henri II suit les pas de son père et réforme certaines institutions en vue de la création d’un état plus centralisé. Il instaure un type unique de poids et mesure : l’aune des Merciers (appelée plus tard l’aune de Paris) mesure 3 pieds 7 pouces 8 lignes, soit environ 118cm. Pour généraliser la mesure à l’ensemble des Parisiens, un étalon est positionné rue Quincampoix, devant la Chambre des Merciers.

© Zoenet / Wikipédia

2 siècles plus tard, le système des mesures demeure toujours un joyeux bordel. Le volume est calculé en boisseau (grains), en picotin (avoine) ou pinte (liquides). On indique le poids au scrupule, au quintal, au marc ou à l’once. Enfin, on compte la longueur en toise, en pied, en pouce, en lieue ou en aune. Et pour faciliter les choses, chaque mesure varie d’une région à une autre !

Après la Révolution française, les commerçants réclament une uniformisation des poids et des mesures. La Convention met donc en place le système métrique. Pour que la familiarisation soit plus rapide et plus facile pour les citoyens, des mètres étalons, sur le même principe que sous Henri II, sont installés dans toutes les grandes villes, dont 16 à Paris. Il n’en subsiste que deux dans la capitale : rue de Vaugirard (au niveau du Sénat) et Place Vendôme.

Rue Quincampoix, 3ème et 4ème arrondissements
Métros Les Halles ou Rambuteau

Place Vendôme, 1er arrondissement
Métros Les Tuileries ou Pyramides

36, rue de Vaugirard, 6ème arrondissement
Métros Odéon ou Saint Sulpice

© La Tête en l’Air

Un style Renaissance mécéné par le roi

Sous l’impulsion de François Ier, qui souhaite détruire la vieille forteresse du Louvre au profit d’un palais Renaissance, Henri II confirme Pierre Lescot dans ses fonctions d’architecte pour construire l’aile qui portera bientôt son nom. Sur 3 niveaux, l’aile accueille une grande salle de réception au rez-de-chaussée, la salle des gardes du roi et des antichambres au 1er étage et les logements de fonctions des serviteurs de la Couronne au second.

Pendant plusieurs siècles de construction du Louvre, selon le futur « Grand Dessein », entériné par Henri IV, l’aile Lescot servira de référence pour les extensions du palais, mais aussi pour l’architecture française en général. Les façades sont richement décorées par des bas-reliefs, répartis selon un foisonnement qui s’accentue en montant les étages. Autre invention originale de Lescot, le bâtiment est surmonté d’une toiture brisée. Cette nouveauté pour l’époque se généralisera et deviendra un trait caractéristique de l’architecture française : la mansarde.

© Pedro Palazzo / Wikipédia

La Sainte-Chapelle du château de Vincennes est construite sur le même modèle que la Sainte-Chapelle parisienne, même si elle ne comprend qu’un seul niveau. Construite à partir de 1380, elle n’est finalement achevée qu’en 1551 et inaugurée par Henri II en 1552 après avoir réalisé tous les décors intérieurs.

On peut encore y voir le monogramme du monarque au plafond de l’édifice religieux.

Cour carrée du Louvre, Rue de Rivoli, 1er arrondissement
Métro Louvre-Rivoli

Château de Vincennes, Avenue de Paris, Vincennes
Métro Château de Vincennes

© Daniel Vorndran / Wikipédia

La mort accidentelle d’Henri II

A l’occasion du double mariage de sa sœur et d’une de ses filles, Henri II organise un tournoi sur la plus large rue de Paris à l’époque (qui a d’ailleurs conservé les mêmes dimensions de nos jours), la rue Saint-Antoine. Au cours d’une joute devant l’actuel n° 62 de la rue, le monarque est grièvement blessé : la lance de son adversaire s’est brisée lors du choc contre l’armure du roi et celui-ci reçoit une écharde au travers de son heaume qui lui transperce l’œil.

Le souverain est emmené à l’hôtel des Tournelles, résidence royale qui était située à l’emplacement de la place des Vosges. Malgré les soins des médecins et chirurgiens royaux, le roi meurt finalement 11 jours plus tard dans d’atroces souffrances.

Henri II fut inhumé en la cathédrale Saint-Denis, le cimetière des rois de France.

62 rue Saint-Antoine, 4ème arrondissement
Métro Saint-Paul ou Bastille

© La Tête en l’Air

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