Une semaine en Emilie-Romagne (Partie 1 : Bologne et Ferrare)

Partir à la découverte de l’Emilie-Romagne, c’est se retrouver dans une des régions gastronomiques les plus riches de l’Italie, mais aussi passionnantes sous le prisme historique. Si la ville de Bologne mérite 2 jours d’excursion, de nombreuses villes aux alentours sont aussi captivantes à découvrir pour une journée. Architecture, Histoire, et Arts, c’est parti pour la visite !

Pour (re)découvrir la deuxième partie de mon voyage, entre Ravenne, Modène et Parme, c’est par ici !
Pour connaitre l’Emilie-Romagne en pratique et préparer votre voyage, c’est par là !

Journée 1 : Bologne

Arrivée la veille au soir par avion, et après m’être installée dans mon Airbnb pour la semaine, je pars à la découverte de Bologne pour cette première journée.

Je découvre tout d’abord une des places les plus emblématiques de Bologne : les Due Torri, du nom des tours Asinelli et Garisenda qui trônent, penchées, au centre de la ville. Bologne comptait une multitude de tours construites au Moyen-Âge. On suppose que les familles riches construisaient ces tours pour se protéger. Les querelles sont nombreuses au XIIème et XIIIème siècles, ces tours habitées sont utilisées comme instrument de défense. Naturellement, ces tours deviennent un symbole de puissances des familles : plus on est riche, plus la tour doit être haute… Une tour de 60 m de hauteur demande 3 à 10 ans de construction. Chaque famille importante va construire sa propre tour. On estime le nombre de tours à Bologne au Moyen-Âge à 80 à 100 tours.

© La Tête en l’Air

De toutes ces tours médiévales, moins d’une vingtaine sont encore debout de nos jours, dont ces deux tours penchées. Il est possible de visiter la tour Asinelli, mais attention il faut avoir le cœur accroché et de bonnes jambes : 499 marches vous séparent du haut de la tour et la descente peut être difficile pour celles et ceux qui ont le vertige. Elle offre naturellement un superbe panorama sur toute la ville.

La tour est fermée ce jour-là, je continue donc vers mon objectif suivant : la visite de la Piazza Santo Stefano et sa basilique. Cet édifice religieux – ou plutôt ces édifices devrais-je dire, puisqu’il s’agit d’un ensemble de 4 églises – est construit entre le IVème et XIIIème siècles. On y découvre l’église du Crucifix, l’église du Saint-Sépulcre (qui renferme un monument funéraire à l’image du Saint-Sépulcre de Jérusalem), la Cour de Pilate qui contient le bassin de Pilate, dont on dit qu’il s’agit de la vasque dans laquelle Ponce Pilate se serait lavé les mains après la condamnation à mort du Christ. On traverse ensuite l’église de la Trinité et on arrive au cloître. Les basiliques San Vitale et Agricola sont les derniers sites à visiter et donne une superbe représentation de ce qu’était le style roman lombard. Les éléments s’enchainent et offre une composition unique, qui dégage une atmosphère d’une grande sérénité.

Vasque de Ponce Pilate © La Tête en l’Air

Je continue mon chemin vers la Piazza Maggiore où trône la Basilique San Petronio, du nom du Saint Patron de la ville. Construite à partir de 1390, elle est la plus grande église gothique de brique du monde. Partiellement recouverte de marbre, cette basilique n’offre pas d’intérêt majeur, en comparaison d’autres églises italiennes. L’intérieur n’est pas non plus stupéfiant, d’autant qu’on m’impose le paiement d’une « taxe » pour y prendre des photos. Tant pis, je ressors rapidement.

Basilique San Petronio © La Tête en l’Air

La Piazza Maggiore offre plus d’intérêt à mes yeux. Place principale de la ville, elle est entourée des édifices les plus importants de la ville, des Palazzi tous plus imposants les uns que les autres. Après un petit tour d’observation, je me dirige vers le Palazzo dell’Archiginnasio, siège médiéval de l’Université de Bologne, qui cache des éléments qui ont retenu mon attention.

Piazza Maggiore © La Tête en l’Air

L’Université de Bologne est la plus ancienne d’Europe puisqu’elle date de 1088. Le palais, construit lui, à partir de 1659, renferme une pièce particulièrement étonnante : le Théâtre Anatomique. Il s’agit d’un théâtre intégralement en bois, où les cours d’anatomie étaient dispensés et où l’on disséquait les cadavres sous les yeux des étudiants. Ce palais contient également une des plus anciennes et plus grandes bibliothèques du monde, dont 15 000 volumes du XVIème siècle.

Théâtre anatomique de l’Université de Bologne © La Tête en l’Air

Je finis cette première journée en allant découvrir le Canale delle Moline. Ce canal des Moulins est un canal construit au Moyen-Âge pour faire fonctionner les multiples moulins à grains mas aussi à soie.

Canale delle Moline © La Tête en l’Air

Journée 2 : Bologne

La matinée est réservée à l’ascension du Monte Guardia, colline bolognaise qui accueille sur sa hauteur le Sanctuaire Madonna de San Luca. Cette marche commence à la sortie de la vieille ville médiévale, en passant l’Arc du Meloncello pour emprunter le Portico di San Luca, arcade monumentale couverte d’une longueur de 3.5km qui rejoint le sanctuaire. Cette longue allée piétonne a la particularité de posséder 666 arches (ça ne s’invente pas !). Si la première partie du chemin est très monotone, la seconde partie est plus physique avec ses innombrables escaliers à gravir, qui nous font finalement arriver au Sanctuaire.

Portico de San Luca © La Tête en l’Air

Le sanctuaire offre une vue magnifique sur les toits rouges de la ville et les Apennins. Ça, c’est en théorie. Car pour moi, cette grimpette ne m’aura pas donné ce plaisir à l’arrivée. Une purée de pois (qui devait se lever, selon 3 différentes applis et sites météos) m’empêchera de voir à 10m. Tant pis pour la vue !

Je décide en descendant de me promener dans la ville. Bologne n’est qu’une succession sans fin d’arches. Elle en est littéralement recouverte. Si on ajoute les nombreux monuments en brique et les toits écarlates, on a fait le tour des caractéristiques de la capitale de l’Emilie Romagne. Je traverse plusieurs petites places et prend le pouls de cette cité très estudiantine. De nombreux bars remplis (et quelques rassemblements de protestation) me montrent à quel point cette ville est vivante. Elle n’aura jamais aussi bien porté son surnom : « Bologna la Rossa, la Dotta, la Grassa », Bologne la Rouge, la Savante, la Grasse. J’ai déjà évoqué les deux premiers ci-dessus. Pour la partie grasse, je parle de la gastronomie dans mon article « l’Emilie Romagne en pratique ». Nos spaghettis bolognaises « françaises » n’ont qu’à bien se tenir !

Piazza Santo Stefano © La Tête en l’Air

Je finis cette deuxième journée par le Ghetto Ebraico, que j’ai peu fait la veille. Cet ancien ghetto juif est un dédale de petites ruelles silencieuses. Il ne reste plus grand-chose de la présence juive dans ce quartier, mais la déambulation au calme contraste avec l’animation constante de cette ville.

Ghetto Ebraico © La Tête en l’Air

Journée 3 : Ferrare

Pour rayonner dans cette région, j’ai pris le parti de demeurer à Bologne et de prendre le train. Direction Ferrare pour cette 3ème journée, à 30 minutes de Bologne.

Au centre de cette petite ville, se trouve le Castello Estense, le Château d’Este, imposant château fort médiéval tout de briques. Il est construit au XIVème siècle par Nicolas II d’Este pour se protéger du soulèvement populaire, soumis à une forte pression fiscale coïncidant avec une période de guerre et de famine. Je traverse cet édifice mais décide de ne pas le visiter pour me concentrer sur d’autres sites de la ville.

Château d’Este © La Tête en l’Air

Je passe devant la statue imposante de Savonarole. Ce prédicateur et réformateur, ennemi des Médicis, et qui finit brûlé à Florence, était originaire de Ferrare.

J’arrive devant la très belle cathédrale et tente de trouver l’entrée. Malheureusement, après avoir fait le tour de l’édifice ainsi que quelques recherches sur internet, je découvre que celle-ci est fermée jusqu’à nouvel ordre. En effet, à la suite du tremblement de terre de mai 2012, de nombreux édifices, dont la Cathédrale, ont été endommagés. Première grande frustration du voyage !

© La Tête en l’Air

Je me dirige ensuite vers le Ghetto pour aller observer une particularité architecturale propre à Ferrare : la Via delle Volte, du nom de ses nombreuses voutes. Cette rue, que je traverse de bout en bout, possède de nombreuses arches qui permettaient de relier les maisons des marchands des dépôts. On dit aussi qu’elles servaient à récupérer des espaces habitables dans ce quartier très peuplé. L’ensemble est charmant et permet de découvrir une architecture propre à cette petite ville.

Via delle Volte © La Tête en l’Air

Après des déambulations de la ville, découvrant les différents palazzis, je décide d’aller en observer un de plus près. Le Palazzo dei Diamanti est parmi les plus célèbres exemples de l’architecture de la Renaissance italienne. Il porte ce nom si particulier en raison des 8 500 bossages de marbre sculptés en forme de diamant qui donne un ensemble si particulier à sa façade.

La nuit commence à tomber, je décide de rentrer à Bologne.

Palazzo dei Diamanti © La Tête en l’Air

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