Une semaine en Emilie-Romagne (Partie 2 : Ravenne, Modène et Parme)

Suite de ma découverte de la riche région d’Emilie-Romagne. Après deux jours à Bologne et une journée à Ferrare, je profite des villes alentours : Ravenne, Modène et Parme. Entre visites architecturales et historiques, ces trois villes comfirme ce que je savais déjà : l’Emilie-Romagne est une de mes régions préférées ! Fin de mon carnet de voyage.

Pour (re)découvrir la première partie de mon voyage, entre Bologne et Ferrare, c’est par ici !
Pour connaître l’Emilie-Romagne en pratique et préparer votre voyage, c’est par là !

Journée 4 : Ravenne

Ravenne est à 1h30 de Bologne et c’est un passage incontournable de la région. Elle est une cité à la longue histoire romaine. Jules César y prenait ses quartiers en hiver lorsqu’il était proconsul des Gaules. L’empereur Auguste, profitant d’un emplacement idéal des voies fluviales et lagunaires, y fait construire un port et le constitue d’une flotte. Enfin, par sa position stratégique plus favorable que Milan, trop exposée aux attaques des Barbares, Ravenne devient en 402 la capitale de l’Empire Romain d’Occident (en liaison directe avec Constantinople, capitale de l’Empire Romain d’Orient). La ville demeure alors un carrefour économique et artistique, même après la chute de l’Empire Romain, lorsqu’elle devient capitale de l’Italie byzantine.

C’est de cette dernière époque que vont naître les chefs d’œuvre qui font la renommée mondiale de cette ville romagnole. Les monuments paléochrétiens qui ont traversé les siècles font de Ravenne la capitale mondiale de la mosaïque, l’ensemble étant inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

© La Tête en l’Air

La ville est suffisamment petite pour que la visite du jour se fasse intégralement à pied. Direction d’abord l’office du tourisme pour acheter le billet groupé à 10.50€ qui me permettra de visiter un grand nombre de ces monuments. Je me dirige d’abord vers la basilique de San Vitale.

Cette basilique à forme octogonale est érigée à partir de 525 et l’intérieur est à couper le souffle ! La profusion de fresques en mosaïque, les couleurs flamboyantes et leur excellent état de conservation donnent à l’ensemble une majesté qui m’a laissée pantoise. Inutile de préciser qu’il faut prendre un peu de temps (assis) pour observer et profiter de ce chef-d’œuvre. Après de nombreuses minutes de contemplation, je visite le reste de l’édifice.

Basilique San Vitale © La Tête en l’Air

Par une porte extérieure, je me dirige ensuite vers le Mausolée de Galla Placidia, construit à partir de 430. Il s’agit d’une petite chapelle en croix latine. L’intérieur conserve les mosaïques les plus anciennes de Ravenne, dont je constate également l’incroyable état de conservation et la beauté.

Mausolée de Galla Placidia © La Tête en l’Air

Je me dirige ensuite vers le Baptistère Néonien. Construit au Vème siècle, il doit son nom à l’évêque Néone qui commande la construction de fresques de mosaïque aux tons dorés. Une nouvelle fois, je profite les yeux grands ouverts de la beauté qui dégage de l’ensemble.

Baptistère Néonien © La Tête en l’Air

Attenant au Baptistère, je visite à présent le Musée Archiépiscopal qui englobe la Chapelle de San Andréa ainsi que la chaise d’Ivoire. Toutes deux sont superbes, décidemment, Ravenne mérite son surnom !

Dernière étape de ce billet couplé : la Basilique Sant’Apollinare Nuovo. L’architecture impressionne peu, mais à nouveau les mosaïques qui s’y trouvent sont magnifiques. Il me faudra à nouveau un peu de temps pour contempler l’ensemble, en longueur.

Basilique Sant’Apollinare Nuovo © La Tête en l’Air

En traversant la ville, j’aurai également l’occasion d’aller découvrir la tombe de Dante, qui mourut à Ravenne en 1321, même si la structure actuelle ne date que de 1780. Elle abrite l’ancienne tombe du poète italien.

Puisque Ravenne est la capitale mondiale de la mosaïque, il était inévitable qu’un de nos streetartistes français ne viennent pas envahir la ville de ses mosaïques de Spaces Invaders ! Si certains sont amateurs, comme moi, de l’application « FlashInvaders », sachez que Invader a installé 40 mosaïques disséminées dans toute la ville (en 2019, date de mon voyage, uniquement 32 sont flashables, les autres étant détruites ou trop endommagées). J’en ai donc profité pour agrandir ma collection (virtuelle) de Space Invaders !

Entre mosaïques du Vème et VIème siècles et celles du XXIème, je n’aurai pas gouté mon plaisir lors de ma journée à Ravenne !

Space Invader RA_01 de l’artiste Invader © La Tête en l’Air

Journée 5 : Modène

Si dans l’esprit de beaucoup, Modène est la capitale des entreprises Ferrari, Maserati ou Lamborghini, la ville est aussi connue pour son vinaigre balsamique, son parmesan et… son centre historique. Pour ma part, n’ayant que peu d’intérêt pour la mécanique, je me concentre sur les deux derniers aspects de la ville.

Duomo de Modène © La Tête en l’Air

Après 30 minutes de train, je me dirige tout droit vers la Piazza Grande qui accueille le Duomo et la Tour Ghirlandina, tous trois inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Construit au XIIème siècle, l’édifice est un bel exemple d’architecture romane-lombarde. Toute de marbre revêtue, la cathédrale possède de nombreux bas-reliefs et sculptures qui m’encouragent à faire le tour avec attention. En entrant, je suis saisie par le jubé magistral. Accolée, la tour de la Guirlande doit pouvoir offrir un beau panorama sur la ville, mais elle est malheureusement fermée.

Après quelques temps passés à déambuler dans la ville, avec notamment son Palazzo Ducale très imposant, et devant le temps qui se gâte, je décide de rentrer à Bologne. Je n’ai pas fait le Musée du Vinaigre Balsamique, ce sera pour une prochaine fois !

Piazza Grande © La Tête en l’Air

Journée 6 : Parme

Situé à 1h en train de Bologne, Parme est le dernier « gros morceau » de cette virée en Emilie-Romagne. Je commence ma matinée, dans la brume, en visitant le Baptistère. Revêtu intégralement de marbre rose de Vérone, l’édifice possède 8 côtés, symbolisant le nouveau jour, la résurrection grâce au baptême. Représentant une magnifique transition entre l’art roman et l’art gothique italien, les fresques et tympans à l’intérieur sont très bien conservés et demande un peu de temps d’attention.

Le billet de 8€ nécessaire pour le visiter est couplé avec un petit musée de l’autre côté de la place, je m’y dirige donc. J’y découvre des mosaïques paléochrétiennes découvertes lors de fouilles sur la place et quelques originaux de statues qui ornementaient le Baptistère.

Baptistère © La Tête en l’Air

En sortant, j’en profite pour aller visiter la cathédrale. Très belle représentation architecturale de l’art roman italien du XIIème siècle, je suis en revanche un peu déçue de l’intérieur que je trouve très sombre. Soudain, une partie de l’église s’illumine ! Ouf ! Mais malheureusement, cela dure peu de temps et je découvre qu’il faut « payer » pour éclairer et profiter de l’édifice. Bon…

Baptistère et cathédrale © La Tête en l’Air

Je sors et me dirige maintenant vers l’objectif principal de ma venue, le Théâtre Farnèse. Il se trouve à l’intérieur du Palazzo della Pilotta, vaste ensemble imposant d’édifices dans le centre historique de Parme, construit à partir de la fin du XVIème siècle, par la maison ducale Farnèse. Le billet couplé de 10€ donne accès à la Galerie Nationale, le Musée Archéologique, la Bibliothèque Palatine et le Théâtre Farnèse. Si je parcours les deux premiers rapidement, je trouve portes closes devant la bibliothèque ☹. Heureusement, le Théâtre, lui, est bien ouvert. Je m’y engouffre.

Entrée du Théâtre Farnese © La Tête en l’Air

Il est construit en 1618 par Ranuce Ier de Farnèse, duc de Parme, pour impressionner le duc Come II de Médicis, venu faire une halte à Parme lors de son pèlerinage vers Milan. Il fallait montrer la toute puissance de la famille Farnèse et ce théâtre devait être le clou du spectacle : un théâtre tout en bois, stuc et trompe-l’œil, avec une capacité de 3 000 personnes (quand la ville ne comptait que 20 000 habitants…). Malheureusement, Come II, qui tombe malade, ne viendra jamais. Il sera finalement très peu utilisé après sa construction.

Théâtre Farnese © La Tête en l’Air

Ses dimensions donnent le tournis (de même quand on l’observe) : 87 mètres de long, 32 mètres de large, 22 mètres de haut, la scène quant à elle fait 32 mètres de long et 12 mètres d’ouverture. L’ensemble est absolument grandiose et unique en son genre car il s’agit du prototype de théâtre baroque à l’italienne.

Presque entièrement détruit par les bombardements pendant la Seconde Guerre Mondiale, il est reconstruit à l’identique dans les années 50. A ne surtout pas manquer si vous passer la journée à Parme !

Palazzo della Pilotta © La Tête en l’Air

Journée 7 : Retour à Paris

Evidemment, cette région d’Emilie-Romagne vaut plus qu’un voyage d’une semaine. Les villes de Rimini, San Marino, Reggio Emilia, Piacenza et tant d’autres sont aussi à découvrir. Une bonne excuse pour revenir !

Bologne © La Tête en l’Air

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