L’histoire de la ligne 8 du métro parisien à travers 3 stations

Avec ses 38 stations, la ligne 8 est la plus longue du réseau métropolitain parisien, ex-æquo avec la ligne 7, bien que la première ne possède pas de branches. Construite à partir de 1908 et inaugurée en 1913, elle est la seule à traverser la Seine et son affluent, la Marne. La ligne 8 est aussi tristement célèbre pour être le théâtre du premier crime non résolu du l’histoire du métro parisien : celui de Lætitia Toureaux à la station Porte Dorée. Finalement, la ligne 8, seulement 10ème du trafic métropolitain, a beaucoup de choses à raconter.

La Station Concorde

Le plafond de la station Concorde est constitué d’un tablier métallique : des traverses de métal soutenant des voûtes en briques, et qui rappellent le travail récent d’Eiffel. Cette technique fut employée sur de nombreuses stations du métro parisien, permettant de creuser directement « à fleur de sol » en suivant le tracé des rues. Elle assurait la stabilité des stations souterraines tout en soutenant la chaussée au-dessus.

Les trous béants laissés par le creusement suscitèrent à l’époque beaucoup d’inquiétude des Parisiens, effrayés à l’idée que les carrières s’effondrent ou que les tunnels soient inondés par la Seine. Ils en firent même une chanson aux sous-entendus grivois, « Le trou du quai » !

© La Tête en l’Air

La station La Motte-Picquet-Grenelle

Le nom de la station est une double référence. La première rend hommage à Toussaint-Guillaume Piquet de la Motte, officier de la Marine française s’étant illustré notamment lors de la Guerre d’Indépendance des États-Unis. Les couloirs de correspondance de la station de la ligne 8 sont d’ailleurs décorés de plusieurs blasons de sa famille.

La deuxième rappelle l’ancienne commune de Grenelle, annexée par Haussmann à Paris en 1860. La petite ville était auparavant collée au Mur des Fermiers Généraux dont on trouve une image dans la station. La fresque représente la barrière de la Cunette, une des nombreuses entrées permettant l’acheminement des marchandises dans la capitale, après le paiement de la taxe.

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La station Bonne Nouvelle

La station fait référence à l’église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle édifiée en 1563, puis démolie une première fois en 1591, en pleine guerre de religions, par la Ligue Catholique. Rebâtie en 1624 sous l’impulsion de la Reine Anne d’Autriche, elle est à nouveau démolie en 1823, à l’exception du clocher, recyclé lors de la reconstruction du bâtiment religieux en 1830.

Quelle est cette bonne nouvelle ? Il s’agit de l’Annonciation, épisode biblique où l’archange Gabriel vient annoncer à Marie qu’elle est enceinte. Pour le centenaire du métro en 2000, la station est redécorée sur le thème du cinéma. Les lettres chantantes rappellent le panneau « Hollywood » sur les collines de Los Angeles.

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