Annexé comme d’autres villages à la ville de Paris en 1860, lors des travaux d’Haussmann, le village d’Auteuil jouit d’une situation idéale pour de nombreux parisiens fortunés. Une proximité avec la capitale, mais avec un charme champêtre et un calme qui poussent les intéressés à y construire leurs maisons de campagne et leurs hôtels particuliers depuis le XVIIIème siècle. Une situation qui a peu changé aujourd’hui. Les secrets du village d’Auteuil ne sont pas si faciles à observer…
L’église Notre-Dame-d’Auteuil
Le village d’Auteuil possède sa propre église dès 1319. Mais après l’annexion du village à Paris et l’afflux de nouveaux habitants, il a fallu envisager vite un lieu de culte plus grand.
On reconstruit totalement l’église en 1877 en plus grand, malgré l’opposition de la municipalité anticléricale. On trouve alors un compromis. La construction sera terminée mais le curé doit concéder un élément : la présence sur le flanc de l’église d’un blason aux armoiries de la Ville de Paris auréolé d’étoiles. Un symbole républicain sur les murs d’un établissement religieux, on aura tout vu !
Eglise Notre-Dame-d’Auteuil, 4 rue Corot, 16ème arrondissement
Métro Eglise d’Auteuil
Le Hameau Boileau
« Un hameau est un groupe d’habitants en milieu rural, généralement trop petit pour être considéré comme un village ». Oui, vous ne rêvez pas, Paris possède aussi ses hameaux ! Le hameau Boileau trouve son origine au XVIIème siècle et se situe sur les terres de l’écrivain Boileau, poète ami de Racine et Molière.
En 1838, la propriété est morcelée en 32 parcelles. La voirie et l’architecture sont organisées en un ensemble champêtre, calme et surtout très fermé. Dès sa création, on dote l’entrée du hameau d’une petite maison pour y loger le concierge et d’une grille massive. La tranquillité du lieu est assurée depuis lors.
Contrairement à ce qu’on imagine, le hameau est plutôt vaste : il comprend 5 rues et il faut environ 1h pour y faire le tour du propriétaire.
Hameau Boileau, 36B rue Boileau, 16ème arrondissement
Métro Michel-Ange Molitor
La « Grande Avenue » de la Villa de la Réunion
Voilà une étonnante appellation que « la Grande Avenue de la Voie de la Réunion » qui, contrairement à son nom, n’est ni plus ni moins qu’une petite voie privée de 250m de long. Elle porte ce nom en rappel de l’ancienne rue de la Réunion présente dans le voisinage et détruite en 1899.
Au même titre que la majorité des villas du 16ème arrondissement, celle-ci est fermée au public et se veut discrète. Elle a même la particularité de menacer les curieux de possibles contraventions…
Elle renferme pourtant quelques immeubles remarquables, dont certains d’Hector Guimard, architecte phare de l’Art Nouveau français et père de nos célèbres bouches de métro parisiennes.
Grande Avenue de la Villa de la Réunion, 122 avenue de Versailles / 47 rue Chardon-Lagache, 16ème arrondissement
Métro Chardon-Lagache
La Villa Molitor
Voilà donc encore des grilles ! Finalement, dans le sud du 16ème arrondissement, les impasses privées et villas se sont multiplient au fil des siècles. À l’intérieur, une multitude de maisons, hôtels particuliers, trésors architecturaux qu’on interdit aux yeux du tout-venant.
Et pour cause, en plus des anonymes fortunés, ces voies privées accueillent des personnalités publiques en quête de quiétude. Johnny Hallyday possédait ici un hôtel particulier jusqu’au début des années 2000.
La Villa Molitor, d’une longueur de 220m, fut ouverte en 1873.
Villa Molitor, 7 rue Molitor / 52 rue Chardon-Lagache, 16ème arrondissement
Métros Chardon-Lagache ou Michel-Ange Molitor