Si on connait la place de la Concorde pour le plus vieux monument de Paris, l’Obélisque de Louxor, et qu’elle a été un symbole regrettable de la Révolution française, on connait moins les détails insolites du site. Quels sont les secrets d’une des places royales de Paris ? La réponse en 4 points.
Le cadran solaire de Concorde
On a souvent la tête en l’air pour admirer le plus vieux monument de Paris. Mais avez-vous déjà remarqué, en observant le sol, ces chiffres romains ? Ils font partie du plus grand cadran solaire horizontal du monde, dont l’obélisque fait office de gnomon (aiguille du cadran solaire). Imaginé à l’origine par l’astronome Camille Flammarion en 1913, le projet est plusieurs fois avorté au cours du XXème siècle. L’idée ressort en 1999 pour fêter le nouveau millénaire.
Inauguré le 21 juin 1999, le cadran solaire ne donne la bonne heure qu’à certains moments clés de l’année : c’est à dire les équinoxes et les solstices. Ne cherchez donc pas à savoir l’heure qu’il est à tout moment de la journée, vous seriez en retard à votre RDV !
Les fontaines de la place
Après l’installation de l’Obélisque de Louxor au centre de la place, Louis Philippe décide de finaliser les travaux d’embellissement de la place de la Concorde. Entre 1836 et 1846, l’architecte Hittorff ceinture la place de lampadaires et de colonnes rostrales (qui rappellent l’emblème de Paris) et place deux fontaines de part et d’autre de l’Obélisque.
La Fontaine des Mers (côté Assemblée) et la Fontaine des Fleuves (côté Madeleine) rendent hommage au génie naval de la France en rapport avec le ministère de la Marine, installé à l’époque dans l’un des deux hôtels sur la place.
Les guérites de Concorde
Autrefois, les guérites de la Concorde étaient occupées par des logements sur deux niveaux. Vivaient là un maréchal des logis de la gendarmerie, un employé du ministère de la Marine voisin, un juge de la paix, un limonadier… Tous profitaient de ce petit paradis sans rien réclamer à personne puisque les guérites n’avaient pas de propriétaires attitrés. Ce flou patrimonial est finalement dissipé en 1828 avec une loi sur l’embellissement de la place.
On reconstruit les guérites en statues allégoriques des villes de France. Adieu les habitations, les guérites pour leur part n’abritent aujourd’hui plus que les tuyaux d’arrosage des employés municipaux, à l’exception de Brest et Rouen qui desservent des parkings souterrains…
La plaque rescapée de la place
Rares sont les symboles monarchiques qui ont échappé aux pillages de la Révolution française. A l’angle de la rue Boissy-d’Anglas et de la place de la Concorde, sur la façade de l’hôtel Crillon, on peut apercevoir, sous une plaque de protection de verre, une plaque indiquant « Place de Louis XVI », nom de la place entre 1826 et 1828. Louis XVIII, puis Charles X, souhaitent ainsi commémorer la mémoire du monarque guillotiné à cet emplacement.
La Révolution de Juillet 1830 rebaptise la place de la « Concorde », mais on oublie visiblement l’existence de la plaque, dernier témoignage d’un XIXème siècle tumultueux.
Photo de couverture : © Cristian Bortes / Wikipédia