A la découverte de la Chapelle Expiatoire

Coincée entre plusieurs boulevards et à l’abri des regards, la chapelle expiatoire est un endroit peu connu des Parisiens. Située entre Saint-Lazare et Madeleine, la Chapelle Expiatoire est construite au XIX^ème siècle pour se souvenir des morts de Louis XVI et Marie-Antoinette. Empli de symboles commémoratifs, l’édifice connut une survie mouvementée à l’image de ce siècle agité. Plongée dans l’histoire d’une chapelle pas comme les autres.

Les origines de sa construction

Après la Révolution Française et l’ère Napoléon, lorsque la monarchie est rétablie en 1814, Louis XVIII entend raviver la mémoire de la famille royale. Il fait transférer les dépouilles de son frère Louis XVI et de Marie-Antoinette à la basilique Saint-Denis.

Il commandite ensuite l’édification d’une Chapelle Expiatoire sur l’ancien cimetière de la Madeleine, à l’endroit même où les anciens monarques avaient été inhumés après leur exécution en 1793. Ce cimetière, proche de la place de la Révolution (actuelle place de la Concorde), reçut les corps des personnes guillotinées pendant la Terreur entre 1792 et 1794. La première pierre est posée le 21 janvier 1815, jour anniversaire de la mort de Louis XVI. Le bâtiment est finalement achevé en 1826 sous le règne de Charles X.

Un édifice menacé

À la fin de la Restauration (période de rétablissement de la monarchie après la Révolution, entre 1814 et 1830), la Chapelle Expiatoire est perçue comme une survivante de l’Ancien Régime et devient un enjeu public.
Elle est menacée de destruction à de nombreuses reprises, malgré une campagne de restauration sous le Second Empire. La chapelle est finalement classée monument historique en 1914.

Aujourd’hui bordée par le square Louis XVI, créé en 1862 lors des travaux d’Haussmann, elle se trouvait jadis à l’intérieur d’un jardin de petite dimension.

Une architecture particulière

La Chapelle Expiatoire fut construite par Pierre François Léonard Fontaine, à la demande du roi Louis XVIII. Il bâtit un édifice qu’il inscrit dans un projet architectural complexe. Son style néoclassique emprunte à l’Antiquité, au Moyen-Age et à la Renaissance.

Le plan de la Chapelle est centré comme au Panthéon de Rome. Le Campo Santo (jardin surélevé de l’entrée) évoque celui de Pise, un modèle de la Renaissance. Fontaine fait aussi appel à la tradition française de la pierre de taille pour les voûtes et toits des galeries latérales.
L’ensemble architectural compose une œuvre singulière et rappelle au visiteur la vocation double du site, le souvenir et la prière.