4 secrets à connaître sur les hôpitaux parisiens

Quand on évoque les hôpitaux parisiens, on ne pense évidemment pas à leurs origines historiques… Pourtant, ils sont entourés d’histoires séculaires et d’anecdotes étonnantes. Si celles de l’Hôtel-Dieu et Saint-Louis n’ont plus de secrets pour vous et que vous avez découvert les oeuvres de Necker, ou Robert Debré, partez désormais à la découverte des histoires des hôpitaux Broca, de Port-Royal, des Quinze-Vingts ou de la Pitié Salpêtrière.

Les vestiges de l’hôpital Broca

L’histoire du couvent des Cordelières, fondé en 1289, n’est pas de tout repos. Ce couvent de campagne subit chaque crue de la Bièvre. Il est ensuite dévasté par Henri IV lors du siège de Paris en 1589. Il est enfin partiellement dispersé à la Révolution française.

Ce qui reste du couvent abrite alors des tanneries et des blanchisseries (on est proche des Gobelins) avant de devenir l’hôpital de Lourcine en 1834. L’hôpital est reconstruit en 1972 et laisse apparaître, lors des fouilles, les vestiges du réfectoire gothique de l’ancien couvent ainsi que les baies de l’ancien dortoir, des troncs de colonnes et de chapiteaux, visibles dans le jardin.
L’emplacement de l’église est matérialisé par une circulation pavée.

54-56, rue Pascal, 14ème arrondissement
Métro Les Gobelins ou Glacière

© La Tête en l’Air

Les sièges de la Pitié Salpêtrière

Comme ils sont mignons ces petits bancs en forme de demi-lune, alignés devant ce pavillon et ses petites portes. Pourtant, ils cachent une triste histoire puisque ce pavillon était réservé aux femmes « démentes » (ou prétendument…) à la fin du XVIIIème siècle.

Ces femmes étaient enfermées dans des cellules minuscules. Et quand le temps le permettait, on leur faisait prendre un peu l’air, on les faisant s’assoir sur ces bancs sans oublier de les attacher avec une chaîne. Le comble de l’horreur ? C’était une des visites « du dimanche » préférée des parisiens, qui allaient les voir en famille, comme une balade au zoo !

Ce pavillon est encore visible aujourd’hui, allée des Étoffes, derrière le pavillon Paul Castaigne.

47-83, boulevard de l’Hôpital, 13ème arrondissement
Métro Chevaleret ou Saint-Marcel

© La Tête en l’Air

L’origine du nom des Quinze-Vingts

Fondée en 1260 par Saint Louis, la Maison des Pauvres Aveugles de Paris a pour vocation l’hébergement de quinze fois vingt membres, selon la méthode ancienne de comptage par vingtaine. La légende dit que le roi aurait créé cette institution pour soigner les 300 chevaliers faits prisonniers par les Sarrasins durant la 7ème croisade et qui eurent les yeux crevés avant d’être libérés.

Dénommée congrégation des Quinze-Vingts dès le Moyen Age, l’institution installée entre le Palais Royal et le jardin des Tuileries est finalement déplacée, à la fin du XVIIIème siècle, près de Bastille, dans l’ancienne caserne des mousquetaires noirs. Depuis tout ce temps, l’hôpital traite les cas ophtalmologiques.

28, rue de Charenton, 12ème arrondissement
Métro Bastille ou Ledru-Rollin

© La Tête en l’Air

Le cloitre caché de la maternité de Port-Royal

Voici un endroit caché : le cloître de l’hôpital Cochin. Il faisait partie autrefois de l’abbaye de femmes de Port-Royal-des-Champs fondée au début du XIIIème siècle dans la Vallée de Chevreuse.
L’abbaye s’installe à Paris en 1625 et se rend célèbre à partir de 1635 lorsqu’elle devient un foyer du jansénisme. Le couvent est fermé à la Révolution française et est d’abord transformé en prison.

En 1795, le lieu commence sa vocation hospitalière, sous le nom d’hospice de la Maternité. Le cloître, la chapelle et la salle capitulaire sont intégrés à l’hôpital Cochin en 1966.

123, boulevard de Port-Royal, 14ème Arrondissement
Métro Port-Royal

© Anne-Lise Esnault

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